ALPHA : Comment avez-vous intégré le projet Phœnix ? Quel rôle jouez-vous au sein de cette organisation ? Votre histoire, quelle est-elle ? Dans un minimum de 15 lignes, racontez nous votre histoire.

Choquée, je regardais la scène qui se déroulait devant mes yeux, incapable de décoller mon regard ou de bouger. Les larmes coulaient sur mon visage, et pourtant, je ne le remarquais même pas. C’était comme si autour de moi, tout avait disparu, le bruit des voitures, les voix des gens, je ne les remarquais plus, la seule chose que je remarquais encore était cette scène dont j’aurais préféré ne jamais être spectatrice… Une dizaine de mètres plus loin, mon petit ami était entrain d’embrasser une autre… Quand j’arrivais enfin à contrôler à nouveau mon corps, je me tournais pour partir en courant, je n’avais qu’une envie : aller le plus loin possible d’ici ! En vérité je n’avais assisté à cette scène que quelques secondes, et pourtant, j’avais l’impression que cela faisait des heures…

Voila comment j’ai quitté ma ville natale, Edinburgh, sur un coup de tête, en espérant qu’en partant loin, la douleur finirait par s’arrêter…
Quelques jours plus tard, j’arrivais donc à Londres, avec seulement les affaires les plus nécessaires. De toute façon, je n’avais jamais possédé beaucoup. Mes parents étaient morts peu après ma naissance, si bien que je n’avais aucun souvenir d’eux. La seule chose que je savais d’eux, c’était ce qu’on m’avait dit à l’orphelinat où j’avais grandit : ils s’appelaient Mark et Bridget. Mon père avait été photographe, et ma mère journaliste. Quand j’avais eu 1 ans, un chauffard percuta la voiture, tuant mes parents, tandis que moi, comme par miracle, fut sauvée…
N’ayant pas d’autre famille, je fus donc élevée à l’orphelinat. Ce n’est que quand j’avais 18 ans que je l’ai quitté pour aller vivre seule, gagnant ma vie comme serveuse, puisque je n’avais pas assez d’argent pour continuer mes études après le bac. Je ne m’étais jamais plainte, au contraire, ce n’était pas vraiment mon genre. J’avais appris à toujours regarder à regarder vers l’avant, et de prendre la vie comme elle était.
C’était d’ailleurs au travail que j’avais rencontré Trystan… Il venait chaque jour chercher son café à l’endroit où je travaillais. Au début, on n’était qu’amis, mais peu à peu, une belle histoire d’amour commença, bien qu’on ne pouvait pas avoir des caractères plus différents… Mais comme toute histoire, la notre aussi était obligée d’arriver à une fin, et autant dire que celle-ci fut abrupte.

Arrivée à Londres, je tentais tant bien que mal à me reconstruire une vie, faisant de petits boulots par ci par là. J’avais toujours été une personne plutôt discrète, que les gens n’avaient pas tendance à remarquer, au point que même mes collègues ne se rappelaient même pas de mon nom, non, ils m’appelaient Kathy…
Si bien que quand je reçut la lettre m’annonçant que j’avais été sélectionné pour participer à un projet, je finis par m’y rendre, après avoir longuement hésité. De toute façon, je n’allais manquer à personne, alors pourquoi pas tenter de faire quelque chose de ma vie ?