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 Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège

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Esther G. Birenbaum

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MessageSujet: Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège   Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège I_icon_minitimeLun 25 Juil - 18:29


Esther & Nadège

Ils devraient s'extasier devant la beauté de chaque chose, parce que la mort nous guète tous ;

Moda ani léfanékha, Mélékh 'Haï vékayam, chéhé'hézarta bi nichmati bé'hémla, rabba émounatékha. 1 Les yeux toujours clos les mots sortaient de ma bouche en un murmure. Mais ils n'étaient pas cachés dans de simple pensée, ils étaient dit, clairement, ouvertement. Un rituel chaque matin avant de sortir du lit qui pouvait enfin être respecté comme il se le devait. Un rituel en mémoire de ceux qui ne peuvent plus le dire. Et puis on ouvre les yeux, on se lève on passe à autre chose. Prenant la montre à gousset que j'avais posé sur la table de nuit à côté du lit je l'ouvrais et regardais l'heure. Tôt, le soleil ne devais pas être encore levé. En refermant la montre je m'attardais un instant sur les motif qui l'ornait. Elle avait appartenu à mon père. La récupérer n'avait pas été une mince affaire, j'avais pour cela du la volé à un SS. Mais était-ce vraiment du vol alors qu'elle aurait du revenir à mon frère Joseph qu'ils avaient tué? Non. Je ne me sentais donc pas le moins du monde coupable. C'était le seul souvenir que j'avais de ma famille. Eux n'avaient pas eu de scrupule à tuer, pourquoi en aurai-je de les voler? Je secouais doucement la tête pour cesser de penser à ça et me levais. Je regardais avec une légère moue la robe que j'allais porter. Si il y avait bien quelque chose que je n'aimais pas de cette époque, c'était bien les vêtements. Mais je l'enfilais quand même, tant bien que mal, avant de glisser la montre à gousset dans le petit sac qui allait de paire. Les pantalons étaient bien plus pratique pour ça, pas besoin de porter un sac avec soi. Mais si c'était déjà quelque chose d'assez controversé, une femme en pantalon, en 1945, il va de soit qu'en 1888 les choses sont pire. Mieux valait ne pas attiser les regards et se plier aux règles de l'époque. Quand bien même marcher avec ces chaussures ne m'était pas évidant.

Après ce qui m'avait semblé être une éternité pour me préparer, je sortais de ma chambre en silence. Le soleil allait bientôt pointer le bout de son nez, mais il était encore bien trop tôt pour la plupart des gens. Il n'y avait certainement que Nadège et moi pour désirer se lever aussi tôt simplement pour voir les premiers rayons du soleil. En passant devant ses appartement je frappais en douceur à sa porte avant de l'attendre. Dire qu'elle était mon amie aurait été un mot trop fort. Je l'appréciais, j'aimais nos échanges, mais il m'était impossible de lui laisser une place plus importante. Perdre une personne que l'on aime fait trop mal. J'ignorais bien comment elle me voyait, mais je ne m'en souciais pas tellement. Je me bornais à croire qu'elle ressentait cette même réserve à mon égard. Avec elle, les choses n'étaient pas faciles. Philosopher c'est bien, mais au bout d'un moment, l'autre fini toujours par se poser des questions quand aux raisons de notre point de vue. Elle me parlait de son temps, moi du mien. Enfin, je lui parlais un peu mais surtout de Mathilde, pas vraiment d'Esther. Je savais que le monde n'avait pas oublié ce qui c'était passé pendant cette guerre, c'était suffisant. Je n'avais pas besoin de me replonger dans ces souvenirs pour lui en parler. Pour moi, elle en savait suffisamment. Elle n'avait pas besoin d'entendre comment la peur de mourir vous ronge chaque jour. Comment vous ne dormez que d'un œil, de peur qu'un Kapo ou un SS décide en pleine nuit de venir faire une inspection. Et tout le reste. Le froid qui ronge, la maladie qui guète, l'humiliation chaque jour. Les appels qui duraient trop longtemps, quelque soit le temps. Je n'étais pas la plus à plaindre, je n'avais pas connu le pire, j'avais pu manger bien plus convenablement que les autres et mon humiliation avait été différente, cachée dans la nuit. Non, personne n'avait besoin de l'entendre de façon si claire, l'idée qu'ils s'en faisaient était bien assez difficile comme ça. Enfin, c'était ce que je me bornais à me faire croire, la vérité c'était que je ne voulais pas en parler plus, je ne pouvais pas. Lorsqu'elle sortit je l’accueillais avec simplement un sourire et nous sortions en silence.

Londres, je n'avais jamais connu. J'avais entendu parlé bien sûr du Blitz et du coup m'étais faite une idée bien déplorable de cette ville. Pourtant, Londres que nous parcourions maintenant était joli. Du moins, la ville me plaisait. Bien sûr, en voyant les enfants courir dans les rues en pensant que dans une cinquantaine d'année leur belle ville serait détruite, mais donnait un léger pincement au cœur. Mais au moins eux auraient la chance de ne pas connaître l'occupation. Le silence entre Nadège et moi régnait et je ne voulais pas le briser. Pas tout de suite. C'est une fois arrivée sur le pont de Westminster que je décidais de m'arrêter, posant mes coudes sur le rebord. Je regardais la Tamise s'écouler paisiblement sous nos pieds, un air mélancolique dans les yeux. « Ils n'y font pas attention. A tous ces petites choses qu'ils prennent pour acquises. Tu crois que ce serait différent si ils savaient ce qui va arriver? ». Aurai-je agis différemment moi si j'avais su? C'était une question qui revenait sans cesse. Parce que je voulais la sauver elle, mais qu'aurais-je fais si j'avais su? Je ne trouvais pas la réponse, je ne savais pas ce que nous aurions pu faire de plus. Ou plutôt, je le savais, mais ne voulais pas penser à la seule chose que j'aurais pu faire pour que l’inévitable n'arrive, parce que je n'en aurais pas été capable. Je me retournais vers ma camarade et lui souriait légèrement. « Dis moi, tu sais quoi de cette époque? ». Je n'avais pas eu beaucoup de temps pour me pencher sur des lectures historiques pendant ma vie. A l'époque, je ne me souciais qu'assez peu de l'histoire à dire vrai. Elle était là, je connaissais l'histoire de mon pays, mais pour ce qui était du reste, cela restait trop flou. Le seul livre important que j'avais lu était la Torah. A l'époque je devais avoir à peine 10 ans. Mais peut être qu'elle, elle en savait plus.

1 "Je te remercie (ou je reconnais), Roi vivant et qui subsistes, que Tu aies fait revenir en moi ma néchama, dans Ta bonté, immense est Ta fidélité"
Spoiler:


Dernière édition par Esther G. Birenbaum le Mar 26 Juil - 16:47, édité 1 fois
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Nadège O. Hemingway
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MessageSujet: Re: Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège   Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège I_icon_minitimeMar 26 Juil - 1:03

Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège Barney-Robin-how-i-met-your-mother-17452811-500-274
But if you walk the footsteps of a stranger

You'll learn things you never knew

La soirée d’hier avait été un peu folle. J’avais eu des insomnies, ayant dormis toute la journée hier et vers trois heures Ambroise avait fait une crise qui l’avait empêché de dormir. Nous avions donc parlé durant une heure ou deux mais lorsqu’ankylosé par notre position couchée, nous décidément de nous lever, les quelques neurones éveiller de notre cerveau avaient décidé de se déconnectés. Vingt minutes plus tard, nous voilà dans le noir de la salle de rencontre de la base à pouffer de rire et à valser, danser et ridiculiser toutes les danses mondaines de l’époque où nous nous étions retrouvés par erreur de cette machine brisée. Pour l’espace d’une petite heure, j’eu l’impression de revoir cet ami que j’avais perdu à la guerre, cet Ambroise qui n’était jamais revenu pour nous ramener ce sombre et triste homme qui restait mon meilleur ami, bien que pour cela, je devais me battre. Emily avait baissée les bras en le quittant, le laissant à sa douleur, croyant que de retour d’Irak, après avoir été déclarer mort, il allait revenir aussi frais et jovial qu’avant. Bien sur, moi-même je n’avais pas compris cela dès le départ. Mais au nombre de soir où je l’avais tenu dans mes bras alors qu’il pleurait et tremblait m’avait fait comprendre la mort d’un homme et la création d’un autre. J’aurais du le supplier de ne pas partir. De dire que sa famille lui avait certes demandé de faire ses droits militaires, mais il n’avait pas à accepter d’aller en Irak. Il n’aurait pas voulu. Oh, bien des gens étaient contre cette guerre pour plusieurs raisons, moi, c’était simplement car je n’avais plus autant de si magnifique moment avec mon ami d’enfance. Mais je ne devais pas penser à cela. Simplement profité de lui, de sa folie du moment avant que le devoir lui demande de reprendre les armes, de lui rappeler qu’il était militaire et que sa douleur ne s’emparent de lui encore plus. Je pris donc sa main pour monter sur une table et nous nous mirent à chanter une chanson de notre époque que nous avions l’habitude de chanter dans des moments pareilles. Rigolant il me fit tourner dans ses bras et mon cœur stoppa. Je fermai les yeux l’espace d’un instant pour en profiter avant de reprendre ce masque de meilleure amie et je rigolais de bon cœur. Nous allâmes dans des endroits interdis aux participants et nous nous amusions à toucher les artéfacts que nos spécialistes devaient rapporter en 2011 et ils nous voulaient pas que les participants les brisent en les manipulant. C’était louable, je comprenais totalement le but de cet interdiction, mais ce n’était pas un petit tours durant la nuit à toucher à ce qui ne fallait pas comme des gamins qui allait faire exploser l’humanité non plus!

Vers six heures du matin nous retournâmes dans ma chambre et il alla se coucher. Ses terreur nocturnes étaient si fortes et rapprochées nous avions convenus de dormir ensemble sauverait du temps et de l’inquiétude pour les autres participants. Bien sur, me blottir contre lui et caresser son corps si désirablement adictif m’avaient pris l’esprit plus d’une nuit. Mais je me mutilais mentalement pour m’en empêcher. Ne pas être en couple signifierait moins de douleur lors de mon départ dans cinq ans. Ambroise allait être déjà trop affecté, si jamais le sentiment fort que j’éprouvais pour lui était réciproque –chose dont je doutais fortement- tout cela le briserait encore plus. Assise dans le lit, je le regardai s’endormir et je fermai les yeux en soupirant. Je ne ressentais pas cet envie de dormir, alors j’abandonnai. Une autre de ces fameuses nuits sans dormir on dirait. Soudain, on frappa à la porte. Esther. Un sourire et je compris. Je lui fis signe de m’attendre, j’enfilai une robe d’époque, je me coiffai rapidement comme la mode de l’époque nous l’obligeait et je sortis de ma chambre laissant à mon meilleur ami quelques heures de sommeil. Pas un mot, pas un son. Nous quittâmes la base alors que le soleil se levait. Si la soirée s’était fait folle, la mâtiné serait fort intéressant, je le savais. Mes discussions avec Esther étaient toujours si brillamment constructives. J’aimais je n’aurais cru pouvoir me lier d’amitié avec une personne ayant réellement vécu à l’époque d’où elle venait. J’avais étudié, lu, entendu, vu des choses sur les horreurs de la guerre, mais la voir respirer à mes côtés me faisait prendre conscience à chaque fois que ces choses avaient réellement existé. Les bouquins ou les vues nous emmenaient une distanciation à la violence de l’époque que je n’avais jamais pris pleinement conscience que ces juifs sans nom mort dans des camps, étaient comme Esther des gens ordinaires qui n’avaient rien demandé sinon de vivre un soir de plus.

Et nous voilà à Westminster, là où la famille royale s’était mariée où la reine Elisabeth II s’était fait adoué, près du pont ou nous étions Big Ben, là où de grandes manifestations anti-nucléaires avaient eu lieu. Mais tout cela, ce n’était que le futur. En ce moment, c’était les marchant, la reine Victoria et une magnifique nouvelle horloge qui illuminait cette ville en effervescence. Je frissonnais m’imaginant Charles Dickens écrire ici des romans que moi, étudiante de littérature du XIIe siècle lisait goulument. Des mots éternels étaient en train de s’écrire au moment où Esther et moi étions en train de contemplée l’eau. C’était magnifique de pensée que je me retrouvais là où mon imaginaire m’avait emmené mainte fois. L’époque Victorienne, Londres. Punaise… Je tremblai d’émotion simplement d’y penser. « Ils n'y font pas attention. A tous ces petites choses qu'ils prennent pour acquises. Tu crois que ce serait différent s’ils savaient ce qui va arriver? » Je rigolai, une fois de plus Esther et moi connections nos pensée pour finir par brisée le silence avec une question que l’autre se posait. «Je pensais à ça justement… Bon sang…S’ils savaient» J’hochai la tête fascinée. Ce voyage durait depuis peut-être depuis plus d’un an, à chaque changement d’époque je me retrouvais éblouis par l’inconscience des drames et des bonheur que l’avenir leur annonçait. Mais pouvions nous les blâmer? Avant de connaitre cette machines, n’agissions nous pas tous comme eux?

« Dis moi, tu sais quoi de cette époque? ». Je la regardai, le regard souriant. J’aimais exposer mes connaissances parfois. Je me disais que mon cours d’histoire de la littérature n’avait pas été une perte de temps finalement, peu importe combien chiant avant été le professeur. «De l’époque? Hum…C’est certain qu’il y a toute l’histoire de Jack L’éventreur, mais tu dois la connaitre non? Il n’a frapper que cette année précise, c’est fou qu’on y soit quand on y pense. Sinon…» Mes connaissances historiques, si tôt le matin, s’affaiblissait beaucoup, surtout sans sommeil. «Et l’époque de la reine Victoria sera si marquante qu’on l’appelle dans les livres d’histoire l’époque victorienne… franchement j’ai oubliée pourquoi» C’était difficile, habituellement j’aurais pu la gaver d’histoire mais aujourd’hui, j’aurais les capacité affaiblie. Et puis cette migraine qui commençait n’aidait pas. «Et il y a mon auteur favoris Victor Hugo écrit des romans tragique en France en ce moment, Jules Vernes aussi ohhh et Maupassant et Rimbaut…oh.. » Je me perdais. Tous ces auteurs que j’avais lu, et eux étaient en vie au moment où j’étais sur le pont de Westminster avec une survivante de la seconde guerre mondiale… Si dans ma vie j’avais eu un but, celui de vivre ce moment présent n’y aurait jamais figuré. «Désolé, je m’emporte, la littérature et moi c’est une histoire d’amour…. Si tu veux on ira faire les boutiques de livres que j’ai aimés, comme ça tu pourrais voir de quoi je parle» Je lui fis un grand sourire, prometteur. Si Esther m’apprenait à parler de moi, pourquoi ne pas lui apprendre à aimer la littérature comme je l’aimais.
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MessageSujet: Re: Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège   Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège I_icon_minitimeMar 26 Juil - 16:08

Le plus appréciable dans ce que je partageais avec Nadège, c'était bel et bien que nous n'avions parfois besoin d'aucuns mots pour nous comprendre. Nous ne partagions pas toujours le même point de vue sur ce monde qui nous entoure, mais dans le fond, c'était le plus intéressant. Nos discussions en était bien souvent plus complètes, moins terne. Le calme qui régnait dans la ville ne durerait pas. Bientôt, les rues allaient s'animer, prendre vie. Nous verrions les riches se promener fièrement, prenant bien soin d'éviter ses pauvres, mendiant dans la rue pour un bout de pain. Quand une âme charitable leur donnait un petit quelque chose, on pouvait voir cette étincelle dans leurs yeux. Tout le monde pouvait la voir, la reconnaître, plus rare était ceux qui pouvait la comprendre. Parce que tant que l'on a pas connu la faim - la vrai, pas celle qui vous prend en milieux d'après-midi et que vous faites taire aussi vite - on ne peut pas savoir ce qu'on est prés à faire pour un morceau de pain. Pour un morceau de pain, j'avais vu des hommes en tuer d'autres, j'avais vu des femmes vendre tout ce qu'elles possédaient - soit rien d'autre que leur corps et encore -, l'homme est près à la pire des choses, même de tuer un frère, quand il est affamé et que c'est la seule solution de faire taire cette faim. Et ces riches qui aimaient à se pavaner ne le comprenaient pas bien sûr, mettaient plus bas que terre ces enfants pauvres qui jouaient dans la rue sans se soucier des autres passant. Ils s'enfermaient dans la futilité de leur vie, dans la superficialité de leur existence, se pensaient supérieur parce qu'ils avaient de l'argent. Le plus horrible, c'était qu'ils l'étaient. Pas qu'ils étaient meilleurs que d'autre, bien sur qu'au yeux d'Elohim nous étions égaux, mais qui aurait osé défier leur autorité? Ils étaient supérieurs parce que l'argent leur conférait le pouvoir que les autres ne pourraient jamais avoir. Et quelque soit l'époque où nous étions, ce schéma se répétait toujours. Cela en était désolant. « Je pensais à ça justement… Bon sang…S’ils savaient. ». Je lui souriais doucement. Encore une fois nous avions fait preuve d'une pensée commune. Et oui, s'ils savaient...Mais ils ne savaient pas. Ils ne se souciaient pas. Finalement, peut être que c'était mieux, peut être que savoir n 'était pas une bonne chose. Au moins, ils vivaient leur vie librement. Savoir c'est être condamné à vivre la peur au ventre. Pour moi, savoir cela aurait voulu dire rester cachée avec la peur au ventre qu'ils nous trouvent. Savoir, cela aurait été ne jamais la connaître. L'ignorance était finalement meilleure, elle nous permettait de vivre le pire, mais aussi et surtout le meilleur. Mais après tout, comment une loi faite par Elohim au commencement aurait pu être mauvaise? Si il nous avait voulu omniscient comme lui l'était, nous l'aurions été.

Ma curiosité prit le pas sur le questionnement qui se jouait dans mon esprit quand je me décidais enfin à lui demander de me parler un peu plus de cette période. Ce que j'en savais surtout, c'était Jack l’Éventreur. Difficile de l'ignorer quand tout le monde en parlait. Certain membre de la mission c'était montré assez craintif en apprenant où nous étions. Personnellement, ce Jack ne m'impressionnait pas tellement. « De l’époque? Hum…C’est certain qu’il y a toute l’histoire de Jack L’éventreur, mais tu dois la connaitre non? Il n’a frapper que cette année précise, c’est fou qu’on y soit quand on y pense. Sinon… ». Je lui accordait un léger acquiescement. Je ne voulais pas l'interrompre et puis je restais toujours persuadée que rien n'était jamais vraiment dû au hasard, que chaque chose avait une raison. « Et l’époque de la reine Victoria sera si marquante qu’on l’appelle dans les livres d’histoire l’époque victorienne… franchement j’ai oubliée pourquoi. ». Elle semblait chercher ses mots, comme si on avait vidé sa mémoire et qu'elle devait aller repêcher bien loin les informations que je lui demandais. Ce qui m'interpelait, elle qui avait toujours su répondre à mes questions historique semblait différente. Peut-être que c'était juste à cause de l'heure matinale. « Et il y a mon auteur favoris Victor Hugo écrit des romans tragique en France en ce moment, Jules Vernes aussi ohhh et Maupassant et Rimbaut…oh.. ». Et je souriais ravis de la voir s'emporter ainsi à me donner plusieurs nom d'auteur. Un seul me parlait vraiment, les autres, sans être totalement inconnus, me semblaient bien lointains. « Désolé, je m’emporte, la littérature et moi c’est une histoire d’amour…. Si tu veux on ira faire les boutiques de livres que j’ai aimés, comme ça tu pourrais voir de quoi je parle. ». Parfois j'avais vraiment le sentiment de me sentir inculte à ses côtés et c'était une sensation que je n'aimais pas. Mais au moins, elle partageait, me permettant d'acquérir de nouvelles connaissances, et pour ça, je ne l'appréciais que plus. Mais quand je le pouvais, j'aimais à lui montrer que je n'étais pas non plus une page totalement blanche. Je me retournais complètement vers elle et la regardais un sourire aux lèvres.

« Ouvrière sans yeux, Pénélope imbécile,
Berceuse du chaos où le néant oscille,
Guerre, ô guerre occupée au choc des escadrons,
Toute pleine du bruit furieux des clairons,
Ô buveuse de sang, qui, farouche, flétrie,
Hideuse, entraîne l'homme en cette ivrognerie,
Nuée où le destin se déforme, où Dieu fuit,
Où flotte une clarté plus noire que la nuit,
Folle immense, de vent et de foudres armée,
A quoi sers-tu, géante, à quoi sers-tu, fumée,
Si tes écroulements reconstruisent le mal,
Si pour le bestial tu chasses l'animal,
Si tu ne sais, dans l'ombre où ton hasard se vautre,
Défaire un empereur que pour en faire un autre ?
».
J'étais assez fière de moi je devais bien l'avouer. J'avais réussi à réciter le poème en entier sans oublier une phrase. Je n'en connaissais pas beaucoup, mais tous était de Victor Hugo. Ma mère, française de naissance, avait toujours aimé se grand écrivain et poète. Elle nous avait lu bon nombre de ses œuvres. Et quand la guerre avait commencé à être trop douloureuse, j'avais appris ce poème par cœur, comme pour me rappeler que nous n'étions pas les premiers à en souffrir et pour une autre raison aussi. « C'était le poème préféré de mon père. Ma mère aimait beaucoup les ouvrage de Hugo. ». Ma voix se tordit malgré moi au fond de ma gorge. C'était toujours douloureux de penser à eux. Mais je devais continuer à avancer, quand bien même leur absence était trop pesante. Je passais une main dans mes cheveux à peine coiffés et reposais mon regard sur la Tamise, qui elle continuait de couler sans ce soucier du monde extérieur. Si j'avais dû être un élément j'aurais choisi l'eau. L'eau est libre, forte et fini toujours par gagner le combat. « Sur quoi les autres ont-il écrit? Maupassant n'était-il pas fou? ». Mes connaissances était belles et bien limitées et elle était la seule à pouvoir vraiment les combler. Je n'avais pas peur de lui poser des questions, ce qui faisait peur, c'était quand elle en posait.
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MessageSujet: Re: Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège   Qu'adviendra-t'il de nous demain? | Nadège I_icon_minitimeMer 27 Juil - 23:00

On dit que l’on prend le présent pour acquis. Qu’il est là parce qu’il est là et qu’on ne profite pas assez de l’époque dans laquelle nous vivons. Le projet Phoenix prouvait que si on prenait le présent pour acquis, le passé l’était tout autant. On se vautrait dans nos connaissances, créant des encyclopédies sur le mode de vie des différentes époques, les grands artistes, guerrier, politicien, l’ambiance générale. D’une phrase, on se complaisait à croire que nous décrivions l’entièreté de dizaine d’années, de milliers de vies, de milliards d’histoires. Les histoires d’amour n’étaient certes pas les même en 2000 que durant la période victorienne, mais elles existaient. Combien de femmes au cœur brisées avions-nous jamais entendu parler? Combien de complot secret n’étions nous pas au courant ? Combien de douleur avaient été mis sous le silence des historiens? Mais l’Histoire est écrite par les vainqueur, les perdants seront condamnés au silence et à la dégradation historique. Mon professeur d’histoire de l’art m’avait une fois dit cette phrase qui m’avait marquée et qui m’aidait à combattre les surprise que je vivait durant le voyage ; entre ce que je savais et ce que je vivais, souvent il y avait souvent un fossé, voir un grand canyon. Certes, nous avions compris l’essentiel, mais il y avait tant de choses qui nous étaient inconnue. Je me sentais privilégiée de faire partie du projet Phoenix. Bien que je n’aie pas reçu de lettre comme les autres participants, je vivais l’aventure d’une vie. Le plus beau départ qui soit. Cinq ans à vivre, cinq ans à voir le passé. Quelle plus belle façon de partir que d’avoir non pas vu les pyramides touristiques, mais en pleine construction. Un petit sourire serin vint se dessiner sur mon visage. Esther, te rendais du compte de la chance que nous avions? Les scientifiques, les historiens comprendraient encore plus l’histoire grâce à nos, grâce à notre présence. Nos vies à toutes deux changera l’entière vision de l’Histoire moderne. Nous avions beau être coincées avec cette machine défectueuse, j’avais décidé de voir en cela en signe du destin. Alors que certains membres voyaient tout cela comme un drame épouvantable, moi j’y voyais une chance extraordinaire. Sans ce bris, aurions-nous vécu et respirer le même air - fétides certes- du premier meurtrier en séries et criminel sexuel jamais connu? J’avais beau avoir peur me promener le soir, rien ne se comparait à cette expérience. J’avais passée un semestre entier en littérature mondiale à lire les romans de cet éventreur et de voir ce que les ripperologistes –spécialiste de ce meurtrier- avançaient comme hypothèses face à l’identité toujours inconnue du tueur. Et maintenant, sachant que je l’avais peut-être croisée en plein jours lors de mes courses me rendait à la fois hystérique et nerveuse.

Et Esther qui récitait du Victor Hugo, je ne pouvais être plus qu’heureuse. Elle m’avait déjà dit qu’elle n’avait jamais lu pour le plaisir, alors de l’entendre apaisait mon esprit. Elle s’était dit inculte, mais j’y voyais un esprit curieux et prêt à apprendre bien au contraire. J’essayais déjà de me remémorée où j’avais vu une librairie dans le coin de Westminster, histoire de s’abreuvée de culture qui n’était autant pas mienne que sienne, et ce malgré notre date de naissance. « C'était le poème préféré de mon père. Ma mère aimait beaucoup les ouvrages de Hugo. » Répondit-elle à mon regard surement surpris de la voir réciter ainsi parfaitement. Je souris doucement «t’a eu de la chance d’avoir une mère qui t’a initié à tout ça. Moi j’ai du découvrir toute seule à l'école., C'est mon professeur de français qui m'avait encouragée à faire mes études supérieur en littérature.» La seule histoire que ma mère ne m’avait jamais compté c’était celle de cette pauvre fille qui était tombée enceinte d’un enfant qu’elle ne voulait pas et qu’elle détestait. Durs mots venant d’une mère? Certes. Mais ce n’était pas le plus blessant que j’eu entendu de sa bouche, bien malheureusement. «Aller viens, on va aller a dévalisée la librairie.» Rigolais-je, me mettant à marcher doucement sur le pavé londonien. Vu nos vêtements, nous allions devoir se faire passer pour des bonnes d’une famille riche si nous voulions acheter tous les livres que j’avais en tête. Sans quoi on pourrait nous prendre pour des voleuses. C’était arriver à un membre en Egypte et depuis, nous étions très prudent.

Et alors que nos pas se firent lents, histoire de profiter de l’air frais, notre discussion continua. Ma migraine prenait de l’expansion et le bruit des calèches de plus en plus passantes commença à raisonner un peu trop fortement en moi. Je regardais dans ma bourse, histoire de voir si j’y avais glissée mes anti-migraines, mais n’ayant pas prévue cette nuit, n’ayant pas prévu la venue d’Esther, m’étant rapidement changée, j’avais oubliée ces comprimés. Je soupirais silencieusement, écoutant la question de mon amie à mes côtés, essayant d’effacer la douleur en l’ignorant. « Sur quoi les autres ont-il écrit? Maupassant n'était-il pas fou? ». Je souris, adorant parler littérature enfin avec quelqu’un qui s’y intéressait vraiment. Pas une demi-écoute comme Ambroise, plus intéressé en les stratégies militaire qu’en l’œuvre théâtrale d’Eugène Ionesco, même s’il était hilarant. «En fait, avant la période médiévale on ne connaissait pas réellement les histoire d’amour déchirantes, alors les auteurs ont continué à écrire sur le sujet mais en enlevant très souvent ce qui est de royauté, princesse, prince et chevalier. Et ils y ajoutent la réalité d’une société qui ce centralise beaucoup, qui quitte la campagne, l’industrialisation, la pauvreté, les guerres ecclésiastique et tout ça. Notre-Dame de Paris et Les Misérables sont de bons exemples. Frolo, Esméralda, Jean Valjean ou Marius tu vois… Mais Dickens écrira un roman sur la corruption des juge aussi, dans cette époque c’est du jamais vu. Avant on ne contestait ou ne remettais jamais en doute le pouvoir quoi…» Je souris et je m’arrêtai un instant pour fermer mes yeux et les rouvrir. Battant des cils, je commençais à trouver cela étrange. Lorsque je parlais, j’avais commencée à voir embrouillée, mais plus nous avancions, moins je voyais clairement. J’ignorais le regard qu’Esther me jeta mais je lui fis un grand sourire et je continuai à marcher l’air de rien. Elle ne savait rien, c’était mieux ainsi justement.«Bon, tu la vois cette librairie toi?» Dis-je évitant de montrée que je n’arrivais pas a voir plus de cinq pas en avant de moi «Et il y a quelque chose que tu aimerais lire en particulier? Car si tu me donne carte blanche, tu vas le regretter.» Dis-je en rigolant. Oui l’extérieur riait, l’intérieur paniquait littéralement.
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