NADÈGE&KEANE↺ if you could be anywhere, where would you be ?

Where would you be ?

Moi, j'étais tout content. J'étais allé acheter les plus belles fleurs du monde : un assortiment de roses. Le rouge se mêlait au rose et au blanc, parfaitement. Au moins, ceux de l'époque savait y faire. Même si c'était un jour violet, j'étais tout content, à la limite de l'indécent. J'avais l'air bien débile, en tout cas. Avec mon grand sourire, moi, je marchais dans Londres. Je conquérais le monde à ma façon, allant jusqu'à dire bonjour aux passants inconnus. Pourquoi étais-je si joyeux ? J'avais invité Nadège (très maladroitement) à aller à Leicester Square, juste pour passer un bon après-midi ensemble. J'envisageais de me promener avec elle après cela, mais je m'en fichais.J'ignorais si cela se faisait à l'époque et, si cela aurait été incorrect, je m'en serai foutu comme d'une guigne. Du moment que Nadège voulait bien partager ce moment avec moi, je me sentais tellement bien qu'un quelconque regard ne m'aurait rien fait, absolument rien. Pour une fois. Je me baladais gaiement, attendant midi pour y aller, à ce parc. J'avoue, dix minutes avant l'heure, j'y étais. J'avais mal évalué la distance de la base (où j'avais fait un tour pour me rafraîchir) jusqu'au parc. Et j'avais attendu, à l'endroit convenu. Des heures. Enfin, trois. Pendant ces trois heures, qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai joué avec l'herbe, les plis de mes fringues, les fleurs. J'avais tout fait pour passer le temps, et rapidement. J'avais, au début, penser qu'elle était juste en retard. Ensuite, j'avais arrêté de consulter ma montre anxieusement et, les trois heures passées, je l'ai zyeuter. J'ai eu du mal, à la regarder après. J'avais les larmes aux yeux, pour faire clair, et me suis relevé avant de trottiner jusqu'à la base. Ouais, je pleurais. Les pétales de rose se sont envolées derrière moi, quand j'ai lâché le bouquet parterre.

Sadique. Et elle voulait travailler sur la confiance. Moi, là, j'avais plus trop confiance. Je me demandais bien à quoi elle pensait, là. Ce qu'elle faisait. Ce qu'elle avait fait. A quoi elle avait pensé, plutôt que de penser à son petit copain, qui attendait comme un pauvre con. Franchement, c'était pas un peu abuser de ma gentillesse ? Les cheveux ébouriffés à force de me passer la main dedans, l'air déglingué d'un mec déçu, les yeux rouges de larmes, c'était moi. Les mains serrées, aussi. Je n'allais lui faire aucune remarque, évident. J'étais trop faible pour, allait juste en parler au milieu d'une conversation, d'un ton dégagé et nonchalant. A l'intérieur, c'était une tornade. Franchement. Une fois encore, j'allais détruire ma chambre puis la reconstruire, une fois le calme rassurant retrouvé. Comme souvent lorsque nous nous disputions. J'étais pitoyable. Ma petite amie, depuis une semaine, certes, (mais quand même, avant, c'était un an de couple, hein) venait de me poser un lapin. Je n'ai pas adressé un regard aux scientifiques. Non. Aujourd'hui, leur empressement, leur maladresse, leur concentration ne me ferait pas sourire. Je me demande si, dans les heures à venir, j'arriverai à sourire. J'étais bien destiné à aller dans ma chambre sans demander mon reste quand je les ai vus. J'étais dans le couloir, en passant juste devant ce que j'aimais appeler la salle commune, le QG où tous se retrouvaient pour discuter ou lire ou jouer aux échecs - des conneries sociales dans le genre. Et devinez qui j'ai vu. Et oui, très chers lecteurs, Nadège et Keane, alias ma petite amie et le mec qui semble vouloir se la faire. Et ils faisaient quoi ? Ils étaient tout deux assis dans des fauteuils elle riant à gorge déployée à une remarque de lui. Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ?

J'ai senti les larmes traîtresses venir s'inviter, encore une fois, dans mes yeux sombres. Mais la vraie traîtresse, ici, c'était Nadège. Je me suis forcé à respirer, restant sur le seuil de la porte en les regardant. Ils ne me voyaient pas, tout à leur bonheur. Ils feraient mieux de se mettre ensemble; Nadège de me quitter et Keane de lui dévoiler sa flamme. Car ça me crevait les yeux, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Et Nadège devait même pas y penser (après tout, c'était son meilleur ami. Gna, gna, gna.). Je me suis décalé pour mieux les voir et pour que eux ne me voient pas. Lui, il était trop parfait. Il avait des cheveux bruns bouclés, des yeux clairs et des lèvres pleines qu'on avait envie de goûter - enfin pas moi, pour moi, il ressemblait trait pour trait au diable. Je me sentais un peu pourri moi, à côté. Une larme s'est écrasée à mes pieds et j'ai traversé la porte, pour continuer mon chemin jusqu'à la porte. Les poings serrés, toujours. La mine fermée, toujours. Le cœur brisé, encore. J'ai passé une main dans les cheveux qui me barrait le front. Une pétale rouge est tombée. Et j'ai entendu mon nom de la bouche de Nadège. J'ai ignoré, continuant mon chemin d'un pas raide.

J’avais un meilleur ami agressif devenu égocentrique, sa sœur hystérique qui me mettait ses problèmes sur le dos, un petit ami jaloux et un frère de cœur qui agissait de plus en plus bizarrement avec moi depuis qu’il savait que j’allais mourir. Bref, ma vie était agréablement joviale avec les papillons, es arc-en-ciel et les licornes…ahahah la bonne blague. Plus ma vie avançait et plus mes relations interpersonnelles se compliquaient. Il était où le temps des bacs à sable, celui où parce-ce-qu’on était dans la même pièce avec les mêmes jouets on était amis? Il était loin. Loin et enterré. Toute l’innocence de l’enfance et des amis s’évaporait avec la compréhension de la cruauté du monde. Alors on devenait amer avec les blessures et arrivait la carapace. Certaines personnes en avaient une plus grosse que d’autre, mais cette carapace servait à ne pas se laisser atteindre par tous et chacun et nous permettait d’être plus fort face à la vie. La mienne était fait de fibre de verre, un petit coup et elle craquait, un petit coup et je craquais. Heureusement je puisais ma force dans les petits bonheurs de la vie; les fous rire que j’avais avec Ambroise, les après midi de discussion avec Keane et les longues nuit d’amour avec Keenan. En une semaine ma vie avait changé de nouveau, et enfin pour le mieux. Tout ce temps à pleurer ma rupture avec Keenan avait été effacé par ses baisers et son souffle dans mon coup. J’étais de nouveau heureuse dans ses bras. Et heureuse en compagnie de mes amis. J’avais enfin l’impression de vivre ce qu’était le bonheur, le vrai, celui qui vous enflait le cœur et vous rendrait invincible, celui qui vous fait croire immortel et qui vous fait profiter de la vie. Le meilleur des deux mondes. Enfin je croyais que la vie pouvait être clémente avec moi et non pas seulement vous apporter un autre coup de poignard dans le dos.

Je sortais de l’infirmerie ce matin là, obligé de quitter les bras fort de mon amant pour aller faire calmer cette énième poussée de fièvre. Naturellement, j’avais mal dormis, mon sommeil constamment déranger par les autres patient où la nausée qui s’était emprise de moi. J’avais donc décidé de retournée dans ma chambre, laissant mon amoureux dormir dans la sienne, et je retournai vers un sommeil réparateur. Ce fut la faim qui me réveilla; je n’avais rien avalé depuis vingt quatre heure, ayant été incapable d’avaler quoi que se soit à l’heure du souper. Endormie, j’étais aller dans les cuisines me trouver quelque chose à manger et je fis calmer mon estomac. Je n’avais plus faim, mais je continuai à manger par soucis de survie. J’avais la facheuse habitude de ne pas manger assez dans une journée. Si j’écoutais mon corps, je mangerais une fois par mois. Merci aux médicaments. Alors je fini par trouver quelque chose de ni trop difficile à manger mais tout de même nutritif; décidément la meilleur invention de l’homme après la roue et le feu fût la soupe. Je mangeai toute la casserole avant de décider de retourner dans mon lit. J’étais encore faible et fatiguée, je devrais dormir encore un peu. Ca ne me ferais pas de tord. Alors que je retournai vers mon lit, je croisai alors Keane qui était dans la salle commune de la base. D’un sourire, j’allai le rejoindre. Avais-je oublié Keenan? Totalement. Je ne me rappelais pas que durant la nuit, avant ma poussée de fièvre, il m’avait invité à prendre une marche demain avec lui. J’avais oublié mon petit ami au détriment de ma santé, et je l’ignorais totalement, préférant rire à la blague de Keane.

Ce fut des pas qui attirèrent mon attention. Au pas de la porte, Keenan. Il regardait le sol. Et mon cœur stoppa. Une larme. Mon souffle manqua alors que je ne portais plus attention à mon ami. Je me relevai en l’appelant alors qu’il quittait la pièce. Sans m’excusé de mon impolitesse à Keane, je couru rejoindre mon amoureux. Ma main trouva enfin la chaleur de la sienne, le forçant à s’arrêter. Je tirai, histoire qu’il me regarde. Je voulais qu’il me regarde, croisé ses yeux. «Kee…» soufflais-je doucement. Je caressai doucement sa joue pour en effacer les traces de ses larmes. «Qu’est-ce qui se passe mon amour?» Je serrai doucement sa main, mal. Qu’est-ce que j’avais pu manquer dans la journée…

Spoiler:

Depuis une semaine beaucoup de choses avaient changé, et pas forcément en bien. Malgré les jours qui s'étaient écoulés Keane avait toujours du mal à croire tout ce que Nadège lui avait dit la semaine précédente: sa maladie, Keenan. Ce devait être un cauchemar et il allait bientôt se réveiller. Ce n'était pas possible, il ne voulait pas y croire, et pourtant... Pourtant, maintenant qu'elle lui avait ouvert les yeux il comprenait mieux pourquoi son amie passait autant de temps à l"infirmerie. Bêtement, naïvement, il l'avait toujours cru quand elle lui avait assuré que c'était parce qu'elle avait un très mauvais système immunitaire. Comme c'était une hypothèse probable, le jeune homme n'était jamais allé chercher plus loin. Cette annonce lui avait fait un sacré choc... S'il n'y avait eu que ça, peut-être aurait-il mieux digérer l'annonce... Mais Nadège lui avait également dit qu'elle s'était remis avec Keenan. Keenan... Celui qui lui avait brisé le cœur, celui qui l'avait fait tant pleurer... Comment pouvait-elle se remettre avec un type pareil ?! Il n'arrivait toujours pas à comprendre, et ce n'était pas les maigres informations qu'elle lui avait donné sur le sujet qui allaient l'aider. Quand la jeune femme avait rompu avec l'autre garçon, Keane avait tout fait pour tenter de la consoler, et au final ils avaient fini par coucher ensemble, et pas à une seule reprise. Contrairement aux apparences le jeune homme n'avait prémédité, ni le baiser, ni ce qui avait suivi. Jamais, il ne s'était douté qu'il aurait pu un jour avoir une quelconque autre relation que de l'amitié fusionnelle avec Nadège... Comme quoi, tout le monde se trompe. Les jours avaient passé, il s'était encore plus rapproché de la jeune femme, des sentiments plus forts que ceux qu'ils auraient du ressentir s'étaient développés. Mais jamais au grand jamais il ne l'aurait avoué à la belle. Par fierté ?! Peut-être bien. Par lâcheté ?! C'était également possible. Par peur ?! Oui. Voilà, c'était surtout la peur de la perdre à tout jamais qui lui faisait garder ce secret. Loin d'être bête ou aveugle, Keane avait bien compris que malgré les moments de luxures qu'il avait passé avec Nadège, malgré tout le mal que lui avait fait Keenan c'était toujours ce dernier qu'elle aimait. Envers et contre tout. La blague. Sordide destin. Il avait fallu qu'il s'amourache d'une fille qu'il n'aurait jamais, d'une fille qui l'adorait et dont il était proche. C'était comme un venin coulant dans ses veines à chaque fois qu'il la voyait, un venin puissant, douloureux qui lui rappelait que jamais elle ne pourrait éprouver les mêmes choses que lui. Il n'était qu'un raté. Un minable. Associable. Il n'était rien comparé à la bonté et la gentillesse de Nadège, il n'était rien face à l'amour qu'elle éprouvait pour l'autre jeune homme. Jour après jour cette idée le brisait un peu, mais tant que Keenan était loin, tant qu'il n'était plus avec Nadège, c'était lui ( Kea') qui profitait pleinement de Nadège... Pour toutes ces raisons, il avait eu mal quand il avait appris qu'elle c'était remis avec son petit ami. Il avait eu l'impression d'être... juste le type bon à recoller les morceaux, l'ami fidèle qui serait toujours là en cas de besoin, le petit toutou à sa mémére. C'était ça qu'il était. Une sorte de pantin dans les mains de Nadège, la jeune femme ne l'avait peut-être par remarqué, mais Keane était prêt à tout pour elle. Limite si elle ne claquait pas des doigts et qu'il aurait accouru. Pathétique bonhomme. Il détestait ce sentiment de dépendance, cette faiblesse, cet attachement... c'était comme une drogue.
Nadège et Keenan le retour. Nadège et Keenan ensemble. Out Keane. OUT, par KO. La jalousie est un sentiment difficilement contrôlable, c'est pour cela qu'il évitait le plus possible de croiser que le petit couple heureux. Cela le rendait malade, malheureux et bien d'autres choses encore... Néanmoins il essayait de faire bonne figure, de ne rien laisser paraître mais c'était difficile. Trop difficile. Eglantine avait de suite vu qu'il n'était pas dans son assiette et ça ne devait pas être la seule. Il était fort possible que les trois quarts des gens de la base sachent qu'il était amoureux de Nadège, et cette dernière devait être la seule à ne pas le remarquer...

Une semaine s'était écoulé depuis ce jour fatidique -et maudit-. Aujourd'hui, Keane avait décidé d'aller en salle commune. Le garçon n'aimait pas particulièrement les autres, mais en s'isolant seul dans un coin cela irait. En même temps il n'avait pas le choix, il n'avait pas envie de rester seul dans sa chambre, ni de se promener seul, alors, il ne lui restait que la salle commune de la base. Une fois-là-bas, il se plaça dans un coin où il n'y avait personne. Cela devait faire cinq minutes qu'il était installé quand Nadège arriva. Comme à son habitude la jeune femme était magnifique. Il lui fit un sourire, et ils commencèrent à parler de tout et rien. D'assez bonne humeur (pour une fois), fit une petite blague à Nadège qui se mit à rire. Pour une fois qu'il faisait rire quelqu'un, il fallait en profiter. Et là, il ne comprit pas tout, alors qu'il venait de reprendre la parole Nadège quitta brusquement la pièce sans un mot. Surpris, il se leva rapidement pour la rejoindre, croyant qu'elle se sentait mal... Mal lui en avait pris! Il se retrouva bientôt avec en face Nadège qui tenait la main de Keenan. Il baissa les yeux et recula d'un pas. Il aurait voulu s'effacer, être n'importe où plutôt qu'ici... même si c'était pour se retrouver auprès de son frère aîné. Et ce ne sont pas les mots doux de la jeune femme envers son petit ami qui l'aidèrent à aller mieux. Qu'est-ce qu'il faisait ici, à part de la figuration ? Rien. Ce n'était plus que Nadège&Keenan. C'était un "spectacle" déroutant. Les trois, dans la même "pièce" devaient être comique. Il était clair qu'aucun d'eux n'allait bien. Keenan... La raison était inconnue, peut-être une crise de jalousie, mais ça avait l'air d'être en rapport avec Nadège. Celle-ci, avait l'air mal depuis qu'elle avait vu Keenan dans ce sale état... Quant à Keane, c'était de voir Keenan si proche de Nadège. Génial et authentique cercle vicieux.

Spoiler:

I just can't look it's killing me
And taking control.
Jealousy, turning
saints into the
sea Swimming
through sick
lullabies

J'avais jamais connu ça, avant. Enfin si, de l'injustice, des trucs du genre. Mais pas à ce point. Ça m’oppressait le cœur, l'estomac, les poumons; tout. Je me forçais à respirer. Inspirer, expirer. Lentement. Garder son calme, comme souvent. Dès qu'on parlait de Nadège, j'arrivais pas à parler mon calme. Surtout quand j'apprenais que cette dernière m'avait posé un lapin pour passer l'après-midi avec son meilleur ami qui la regardait toujours avec des yeux doux. Elle semblait ne pas s'en rendre compte. Moi, ça m'énervait comme jamais. J'avais l'impression que si j'ouvrais la bouche, j'allais me mettre à crier comme un idiot, tellement j'étais contrarié. Ça faisait très enfant égoïste mais je me sentais vraiment au cœur d'une grande injustice. Nadège était, pour ainsi dire, mon premier amour. Pourquoi c'était si compliqué ? Au fond, on était peut-être pas faits pour être ensemble. Ç'aurait été plus simple si elle avait été avec Ambroise ou encore Keane. Ouais, c'était sûr. Alors que j'apprêtais à enfoncer mes mains dans mes poches de fringues d'époque (qui grattent. forever & always.), Nadège a pris ma main. Ah, elle se souvenait de moi, maintenant. Elle me tirait sur le bras, sans doute pour que je me retourne. C'est mes yeux amers qui ont rencontré les siens, qui semblaient presque.. inquiets. Finalement, j'ai décidé de laisser mon regard vagabonder ailleurs que sur les deux, que je haïssais - en cet instant - de tout mon cœur. Elle cherchait mon regard. Je sentais le sien sur ma peau comme un poison insidieux. « Kee… »

Encore une fois, j'ai accepté de plonger mon regard dans le sien. En colère. Encore cette impression que l'on m'oppressait, que j'étais entre deux murs qui se rapprochaient, inexorablement. Je me suis forcé à respirer, encore une fois, et un sourire jaune a étiré mes lèvres quand elle a effacé les deux marques qui avaient coulé sur mes joues. Pouvais-je lui en vouloir durablement ? Non. Pouvais-je lui en vouloir tout court ? Un peu. Légèrement. Cette rancœur s'est accentuée quand j'ai posé mon regard sur Keane. Une pression sur ma joue a ramené mes yeux vers Nadège, que j'ai regardé avec une lueur de doute, voire d'inquiétude. Genre j't'ai perdue ou pas ? mais le pire a sans doute été la suite. « Qu’est-ce qui se passe mon amour ? » Je n'ai rien dit. J'étais, en langage familier, sur le cul. Elle avait oublié. Ouais, ma petite amie avait oublié notre rencard; elle ne m'avait pas seulement posé un lapin. J'ai baissé la tête. J'ai soufflé, en sentant toutes mes larmes piquer vers mon nez. Rien n'a coulé. Je me suis détaché d'elle, d'un pas en arrière. Ai posé une paume sur mon œil, longuement, avant de relever la tête avec un calme déroutant. « Dis-moi pas que t'as pas oublié... » Mais vu son air si. Notre premier rendez-vous en tant que couple (reconstitué). Il y avait comme de l'indécision dans ses yeux. J'ai décidé de ne pas relever. « Je suis désolé. » ai-je lâché du bout des lèvres. Ouais, peut-être que c'était à elle de s'excuser. Mais attendez la suite, voir.

« Je suis vraiment désolé, Nadège. J'ai cru que tu avais accepté de sortir avec moi. Que tu avais accepté de passer l'après-midi avec moi. Vraiment désolé d'interrompre tes plans, c'était ce que j'avais compris. » Ouais, c'était bien du poison qui me sortait des lèvres, de tout le cœur. A chaque moi, j'avais insisté d'un coup de tête tout en regardant Keane avec un air haineux. Je détestais, ce mec. Au début, cela allait plus de l'indifférence mais là.. c'était comme une barrière, je sais. Je me suis baissé, ai ramassé la pétale de rose rouge qui était tombée de mes cheveux, et l'ai fourrée dans la main de Nadège. La tristesse revenait au galop, sans son lot de larmes (merci mon seigneur). « Voilà. J'espère que t'acceptes mes excuses. » Cette fois, j'ai enfoncé mes poings fermés dans mes poches et me suis renfrogné.

Il y avait dans l’air une tension au gout de confusion que me rendait perplexe; qu’est-ce qui se passait? Keenan m’avait lancé un regard colérique, je tremblais et Keane arrivait derrière moi après que je l’avais brusquement plaqué pour voir mon amoureux. J’avais espéré imaginer cette larmes, j’avais ne pas avoir a confronté une situation de regret amer, mais surtout je ne voulais pas d’une dispute entre mon meilleur ami et mon petit copain qui, étrangement, ne semblaient totalement pas s’apprécié. Mais l’heure n’était pas à comprendre pourquoi tant d’amertume entre eux, avant il fallait que je comprenne le pourquoi du comment de ce regard. Mon cœur se serra lorsque Keenan retira sa main de la mienne pour la mettre dans ses poches. Surprise je ramenai ma main vers moi, l’occupant à chiffonner l’étoffe de ma robe de nuit. Il avait beau être environs quatre heure de l’après-midi, l’horrible journée que je venais de passer clouée au lit ne m’avait donné aucune raison de porter ces nombreuses couches de linge que consistait l’habit de l’époque. Je n’avais qu’une envie, l’embrasser et lui demander de me parler. Me blottir dans ses bras et parler, et comprendre. Mais ses gestes étaient brusques et durs. J’avais rarement vu mon petit ami en colère, mais je savais que présentement il l’était. Il ne fallait pas un bac en relation humaine pour le comprendre. . « Dis-moi pas que t'as pas oublié... » Je fronçai les sourcils, confuse de cette réponse. Cherchant dans ma mémoire ce que j’avais pu oublier.

J’avais chaud, une nausée s’éprenait de moi, je sentais mes membres s’ankylosé, ma respiration se faisait sifflante. Mon insomnie m’avait rendu légèrement agressive mais surtout mentalement épuisée. Tournant dans mon lit je soufflai. Non. Non. Non. Je ne voulais pas. Je n’irai pas. Pas l’infirmerie encore. J’y allais de plus en plus souvent. Cinq ans. C’était dans cinq ans que j’allais mourir, que j’allais dépérir. Je détestais les manifestations physiques qui me rappelaient ce compte à rebours. Je toussai doucement, me tournant de nouveau. Sur le dos je fixai le plafond noircit par la nuit. Je dégoulinais de sueur. Je fermai les yeux, de grandes respirations, avant de prendre une décision, calme toi Nadège. Je regardai mon amoureux qui dormait dans son lit et je sourit. «Kee…» Il marmonna. «Je vais à l’infirmerie.» Je lui embrassai doucement le cou avant de me lever pour chercher mes habits qui avaient volé lors de notre plus récent moment charnel. Je me retournai pour le regarder dormir, il était assis dans le lit. «Retourne dormir, je voulais simplement t’avertir. » Il me fit un sourire endormis. «Je viens pas?» J’hochai negativement la tête. «Dors.» Il se leva et vint m’embrasser doucement «Demain tu viendras au parc, on ira se promener, quelque chose de sympa et pas trop épuisant» Je tremblais tant j’avais peu de force, mais l’idée d’un moment avec Keenan me plut et me fit sourire. J’allais l’embrasser. «Okay. Je serai là vers midi. Va dormir mon amour.» Il me sourit et retourna a son lit. «Je t’aime.» soufflais-je en sortant de la chambre de mon amoureux. J’allai à l’infirmerie. Je fut malade et je réussis à m’endormir lorsque le soleil se levai.

Mes yeux s’agrandirent. Oh mon sang. Il m’avait attendu. Il avait été au parc. Et moi, a midi, je dormais encore. Il n’y a pas une heure je dormais encore. Mon cœur serra alors que je murmurai son nom de nouveau, excessivement mal. Comment lui expliquer, comment me faire pardonner. « Je suis vraiment désolé, Nadège. J'ai cru que tu avais accepté de sortir avec moi. Que tu avais accepté de passer l'après-midi avec moi. Vraiment désolé d'interrompre tes plans, c'était ce que j'avais compris. » Mes yeux s’embuèrent d’eau. Non…il allait rompre. Encore. Moi qui lui avait laissé mon cœur de nouveau, qui lui avait fait confiance, qui croyait qu’il n’avait compris nos erreurs du passé… au moindre problème il reculait. Avait-il autant peur que moi de souffrir qu’il préférait partir. J’étais un monstre, un putain de monstre, et voyant dans ma main les vestiges de ce qui devait être un bouquet de fleur, des larmes silencieuses coulèrent sur mes joues. Je fixai ma main, incapable de le regarder de nouveau. Je voulais me tuer sur le champ tant j’avais honte. « Voilà. J'espère que t'acceptes mes excuses. » Je ne le regardai pas de nouveau, fixant toujours les pétales de roses. «Mais… Kee… je….» Je relevai mes yeux coulant de larmes muettes, croisant son regard. «Je… j’ai été malade toute la nuit et toute la journée je… je viens de me lever. Et j’allais me recouché mais j’ai vu Keane et je…. Je …» Je regardai mes pieds, mal. Rien ne pouvait m’excuser. «Désoler…» Soufflais-je en pleurant.

La discussion, ou plutôt l’altercation entre le couple allait mal finir c'était certain. Plus les secondes passaient plus Nadège avait l'air d'être mal mais qu'est-ce qu'il pouvait bien y faire ?! Rien. Il n'était même pas au courant que Keenan et elle avaient un rendez-vous, il n'était pas devin. Keane était donc très loin de sentir coupable de ce qui se passait entre le couple, néanmoins, il détestait la façon dont Keenan parlait à sa meilleure amie. Il est vrai qu'il ne l'agressait bien au contraire, mais en faisant cela il la rendait encore plus coupable qu'elle devait déjà se sentir et elle n'avait franchement pas besoin de ça. Etait-il donc aveugle au point d'ignorer à quel point sa petite amie allait mal ?! Il fallait qu'il intervienne, mais comment? Telle était la question. Il ne pouvait supporter de voir la jeune femme pleurer. Sans vraiment réfléchir il s'approcha doucement, jusqu'à être proche de Nadège et prit la parole: Ce n'est pas de sa faute, c'est de la mienne. Oulà. Un mensonge n'était peut-être pas forcément la bonne solution mais c'était la seule chose qui lui était venue à l'esprit, Keenan le détestait déjà alors un peu plus, un peu moins, il n'était pas à ça prés... Voyant qu'il avait attiré toute l'attention du couple, il continua inventant au fur et à mesure Elle est venue, et je me la suis un peu accaparé... On a pas vu le temps passé. Ce n'est pas de sa faute si ?! Il haussa doucement les épaules. Ne voulant pas mettre Nadège dans une position délicate, il avait éviter tout affront envers Keenan, pourtant il avait sur le bout de la langue quelques petites phrases bien acerbes. Tant pis ça serait pour une autre fois.
Keane regarda Nadège pendant quelques secondes, lui faisant un petit sourire, lui montrant ainsi qu'il serait toujours là pour elle, pour la protéger, pour qu'elle soit heureuse... Puis il finit par se rencontrer sur son ennemi. Et à ta place je ne lui parlerais pas comme ça, tu vois bien qu'elle est désolée et qu'elle va mal ! Regarde la bien Young. Elle ne l'a pas fait exprès, ce n'était pas pour te blesser, et je suis certain qu'elle regrette ce temps passé avec moi plutôt qu'avec toi... Mais comme elle te l'a dit, elle n'était pas bien, et j'espère que tu es assez intelligent pour comprendre qu'elle ait pu oublier votre rendez-vous L'avant dernière phrase qu'il avait prononcé lui avait coûté, lui avait beaucoup de mal. Bien sûr, c'était logique qu'elle préférait passer du temps avec son petit ami plutôt qu'avec son meilleur ami. Il le savait, l’acceptait même si ça le brisait à petit feu. Il n'avait pas dit tout cela pour faire plaisir à Keenan, bien au contraire s'il avait pu l'enfoncer un peu plus, s'il avait été certain qu'il n'y aurait pas de répercussion il se serait montré beaucoup plus méchant...
Il s'approcha ensuite doucement du garçon et lui souffla doucement Tu n'as pas intérêt à la faire souffrir ou pleurer, ou je te jure que tu le regretteras. Si c'était des menaces ?! Et bien oui. Il voulait que l'autre sache qu'il serait là pour Nadège, pour la soutenir et pour le faire souffrir si jamais sa chère et tendre meilleure amie avait encore le cœur brisé par cet imbécile. Les choses étaient dites, maintenant il ne pouvait plus faire grand chose. Maintenant, il n'y avait plus qu'à attendre une quelconque réaction. Il espérait que Keenan se reprenne et arrête de faire son gamin chouineur. C'est con, elle ne l'avait pas trompé non plus, il était clair qu'elle était folle amoureuse de lui alors qu'est-ce qu'il pouvait lui demander de plus ?! Vraiment, il ne comprenait pas l'attitude de l'autre jeune homme... Quant à Nadège, il n'y avait qu'à espérer que cette intervention plus ou moins mensongère lui plairait, qu'elle ne lui en voudrait pas... Ca serait le comble, qu'il s'engueule avec elle alors qu'il tentait de la rabibocher avec Keenan... Enfin là encore qui vivra verra.

« Je… j’ai été malade toute la nuit et toute la journée je… je viens de me lever. Et j’allais me recouché mais j’ai vu Keane et je…. Je… Désolée…» Je me suis senti particulièrement mal, particulièrement con, particulièrement débile profond. Ouais, bon, j'avais eu tort de m'emporter. Mais quand même. J'avais vraiment l'impression d'être un moins que rien. Lui, il l'a couvait toujours de ses yeux gentils, attachants. J'étais en tort. Ok. « Ce n'est pas de sa faute, c'est de la mienne » J'ai levé un regard sombre vers Keane qui, à mon goût, s'était bien trop rapproché de ma petite amie. Furieux, aussi, le regard. Ça faisait très.. " c'est pas toi, c'est moi ". Très.. couple. Il était trop proche, ouais. J'ai lorgné la distance infime qui les séparait, avant de plonger mes yeux dans ceux de Keane. « Elle est venue, et je me la suis un peu accaparée... On a pas vu le temps passer. Ce n'est pas de sa faute si ?! » Et en plus, je me faisais accabler par son meilleur ami. C'était vraiment une grande blague. Je sentais déjà ma tête en proie à une migraine horrifiante, alors qu'il regardait Nadège avec des yeux mièvres. Et là, au corps, j'avais un peu la réaction c'est ma mienne, pas touche ! ce qui était vraiment idiot. Si seulement il avait pas été là, lui. Je me serais excusé, de bonne grâce, et aurais essayé de rafistoler la situation sans faire trop de vagues. Mais évidemment, il avait apporté toute sa couleur rose sur nous, nous enveloppant dans une sorte de conflit vraiment très con. Pourquoi il avait pas vu que c'était une histoire de couple ? Pourquoi il était pas resté à l'écart ? J'ai longuement soupiré, dans le vain espoir de me calmer.

Il a dardé ses prunelle sur moi. J'ai soutenu son regard sans broncher. « Et à ta place je ne lui parlerais pas comme ça, tu vois bien qu'elle est désolée et qu'elle va mal ! Regarde la bien Young. Elle ne l'a pas fait exprès, ce n'était pas pour te blesser, et je suis certain qu'elle regrette ce temps passé avec moi plutôt qu'avec toi... Mais comme elle te l'a dit, elle n'était pas bien, et j'espère que tu es assez intelligent pour comprendre qu'elle ait pu oublier votre rendez-vous » J'ai serré le poings. Un rictus s'est dessiné sur mes lèvres. « Toi non plus tu ne l'aurais pas supporté, O'Connor... Si elle avait passé un de vos rendez-vous avec moi, t'aurais réagi comment ? Tu l'aimes tant, après tout.. » Un sourire franc, cette fois - quoiqu'un peu acide. « Tu n'as pas intérêt à la faire souffrir ou pleurer, ou je te jure que tu le regretteras. » Il s'était approché de moi, trop. J'étais acculé contre le mur. Il n'y a qu'une proximité que j'appréciais : celle de Nadège. Pas la sienne. J'ai posé une main sur le torse de Keane et l'ai repoussé sèchement en arrière, essayant de calmer les battements effrénés de mon cœur. « Dégage. Et puis, de quoi tu t'mêles ? » Ce n'était pas dans mes habitudes, d’être comme ça.. Il m'agaçait, lui ! Qu'est-ce qu'il m'agaçait...

Spoiler:

NADÈGE&KEANE↺ if you could be anywhere, where would you be ? Tumblr_lr0ktw0cVo1qgev9ho1_500

Je connaissais assez bien Keenan pour savoir ce que voulais dire le regard qu’il avait posé sur moi. Il se sentait mal. Très mal. Et d’un regard il s’était excusé de sa crise. D’un regard je lui avais pardonné. Après tout, ce n’était qu’un malentendu. Il m’avait attendu et il avait été déçu de ne pas m’avoir vu arrivée dans ses bras, il m’avait vu rire avec Keane alors que je devais être avec lui. Moi aussi j’aurais eu la même réaction s’il m’avait fait le coup. Et même que j’aurais fait une plus grosse crise que ce qu’il avait fait. La base complète aurait été réveillée. Alors je ne pouvais lui en vouloir. Surtout avec ces yeux là. Bon sang. Je retombais en amour à chaque fois qu’il posait ce regard sur moi. Mon cœur gonflait d’amour alors que je n’avais qu’une envie. Lui sauter dans les bras, l’embrasser et m’excusé. Entendre ses excuses et aller me blottir dans ses bras alors que, toujours aussi fiévreuse, je me serais endormie. Mais pour Keane je ne pouvais faire cela. C’était impoli et surtout je risquais de brisé la faible confiance que j’avais réussis à récupéré cette semaine, dans cette nuit épouvantable qui m’avait rendue malade. Car c’était sous la pluie d’une marche nocturne que nous avions été obligé de se caché dans cet immeuble peu salubre. Il m’avait certes donné son pull le temps que la pluie passe, mais le mal avait été fait; j’avais attrapé froid. Merci à mon système immunitaire faible, j’étais tombé atrocement malade suite à cela. J’avais réussi à le géré jusqu’à la nuit passé ou la fièvre s’était fait trop forte. Et je savais que j’allais encore en avoir pour des semaines à me sentir malade, mais au fond c’était pour la bonne cause; j’avais récupéré mon ami, ma seconde moitié. Car ma première était devant moi, me regardant toujours avec cet air malaisé face à ce que je lui avais dit. J’ai tendue la main, pour prendre la sienne, pour lui signifié que c’était sans rancœur. Mais Keane ouvrit la bouche et Keenan se raidit si rapidement que je stoppai mon mouvement. Ce « Ce n'est pas de sa faute, c'est de la mienne » qui fit assombrir les yeux de mon petit ami, je me mordis la lèvre. Cette histoire était entre Keenan et moi. J’appréciais beaucoup l’intention de Keane de me protégé du courroux d’un petit-ami jaloux. Mais tout s’était réglé d’un regard et je compris que maintenant l’histoire allait s’amplifié et que quoi qui se passe, l’un de nous allions finir blessé.

« Elle est venue, et je me la suis un peu accaparée... On a pas vu le temps passer. Ce n'est pas de sa faute si ?! E t à ta place je ne lui parlerais pas comme ça, tu vois bien qu'elle est désolée et qu'elle va mal ! Regarde la bien Young. Elle ne l'a pas fait exprès, ce n'était pas pour te blesser, et je suis certain qu'elle regrette ce temps passé avec moi plutôt qu'avec toi... Mais comme elle te l'a dit, elle n'était pas bien, et j'espère que tu es assez intelligent pour comprendre qu'elle ait pu oublier votre rendez-vous » Je fermai les yeux, n’ayant qu’une envie, qu’il se la ferme. Il venait d’attaquer Keenan avec tant de violence que je savais que l’orgueil de mon petit copain n’allait pas tolérer tout cela et qu’il allait réagir. Je me reculai, mal à l’aise. Regardant totalement impuissante cette confrontation inutile. « Toi non plus tu ne l'aurais pas supporté, O'Connor... Si elle avait passé un de vos rendez-vous avec moi, t'aurais réagi comment ? Tu l'aimes tant, après tout.. » Tout ça était de ma faute. Si je n’étais pas tombé malade, si je n’avais pas oublié se rendez-vous, nous ne serions pas tous témoins de ces cris qui me faisait frisonner à l’intérieur. Je ne voulais pas qu’aucun d’eux ne soit blessé par cette histoire, bien que je sache que la chose était impossible. C’était de ma faute. Bravo Nadège. Vraiment! Tu as un de ces don pour te foutre dans la merde… « Tu n'as pas intérêt à la faire souffrir ou pleurer, ou je te jure que tu le regretteras. » Je mis une main devant mon visage, mes yeux se remplissant d’eau. Je ne voulais pas. Non. Pourquoi tout cela arrivait par ma faute? Oh non… Et voilà qu’ils se poussaient. « Dégage. Et puis, de quoi tu t'mêles ? » Je voulais parlée. Je voulais crier. Leur demander d’arrêter. Mais j’étais terrifiée par le soudain de la situation et des actions et des paroles que les garçons posaient. Je les regardais donc, totalement terrifié, les yeux embués d’eau, tremblant dans mon coin, en retrait d’eux.

C'est vrai. Keenan avait raison d'un côté. Il aurait certainement mal réagi si Nadège avait oublié un de leur rendez-vous pour rester avec son petit ami, mais la situation était différente. Keenan l'avait déjà toutes les nuits, pas lui. Ce temps qui lui aurait été pris, n'aurait pas pu être rattrapé. Il n'aurait pas pu "compenser" par une nuit d'amour. Il n'aurait même pas eu le droit d'être jaloux. Après Young était plus important, beaucoup plus important que lui. C'était indéniable. Normal. Si elle avait dû choisir, elle l'aurait lui, son petit ami. Out Keane. Quant à la dernière, il se raidit légèrement. Ainsi lui aussi l'avait remarqué, lui aussi avait compris que Keenan était éperdument amoureux de la belle. Il baissa les yeux quelques secondes avant de les relever. Il fallait qu'il réponde quelque chose... Mais quoi, telle était la question. Il ne voulait pas perdre la farce face à cet hurluberlu.Ta gueule. grommela t-il entre ses dents avant de reprendra plus haut Tu.... Tu... Il bouillait de rage, il n'arrivait même pas à formuler sa phrase. Génial. En plus il allait être ridicule à cause de cela... Reprenant sa respiration, il reprit: Je n'ai jamais dit que je l'aurais bien pris, mais je ne m'en serais pas pris à elle. Il se tut quelques secondes avant de rajouter Tu vois, si j'avais été à ta place, si j'avais la chance de pouvoir sortir avec elle, jamais je ne serais parti de la base sans savoir comment elle allait... Quitte à attendre comme un con pendant des heures à côté de l'infirmerie. Ce qu'il venait de dire sortait tout droit du cœur. Il ne comprenait d'ailleurs même pas comment il avait pu l'attendre à leur rendez-vous sans aller voir auparavant comment elle allait... Car c'est bien ce qui avait dû se passer... Sinon il était logique que Nadège se serait rappelé... Ne voulant quand même pas envenimer plus la situation, il jugea préférable de se taire mais pas pour bien longtemps (malheureusement)... Il n'avait pas pu s'empêcher de proféré des menaces envers son "adversaire"... Adversaire qui le poussa assez violemment le faisant reculer de plusieurs pas, lui ordonnant de dégager, qu'il n'avait pas à se mêler de là. C'est vrai, là encore l'autre avait raison, mais il avait tellement peur que Keenan fasse du mal à Nadège qu'il ne pouvait s'empêcher de rester là...
Nadège... Il jeta un coup d’œil vers la jeune femme et stoppa net toute attitude provocatrice envers l'autre garçon. Elle semblait mal si mal. Et tout ça c'était de sa faute -et à moindre mal celle de Keenan également-. En se mêlant de ce qui ne le regardait pas, en pensant réellement bien faire, il n'avait fait qu'envenimer la situation. Il ne supportait pas de la voir pleurer, il aurait voulu la réconforter mais ce n'était pas son rôle, lui, tout ce qu'il pouvait faire à présent c'était s'excuser et disparaître. Il ferma les yeux quelques secondes, prenant sur lui. Il voulait trouver les mots justes, après un dernier regard noir à l'autre garçon il se rapprocha doucement de la jeune femme, à voix basse il lui dit Je suis désolé, je ne voulais pas que ça en arrive jusque-là. quoique... si c'est Keenan qui aurait pu pleurer à la place de Nadège, il devait avouer que cela lui aurait bien plu... Dans un certain sens cela aurait été assez jouissif. Encore plus bas, de façon à ce que seule Nadège entende il rajouta Je voulais te protéger, qu'il ne te fasse pas de nouveau du mal... Excuse-moi. Il la regarda quelques secondes dans les yeux avant de les baisser. Il avait mal, si mal. Mal de l'avoir fait pleurer, mais aussi de se sentir si nul à côté de ce Keenan... Elle lui avait bien dit, elle voulait que tout ce qui s'était passé l'autre nuit reste entre eux, elle voulait certainement également que son petit ami actuel ne sache qu'ils avaient déjà couché ensemble de peur de le perdre. C'était stupide. Keenan l'avait quitté à ce moment-là et c'est lui qui avait dû recoller les morceaux.
Bon voilà, maintenant il devait s'éclipser les laisser s'expliquer, mais ses jambes n'avaient pas l'air de vouloir fonctionner. Finalement au prix d'un vain effort il commença à partir, se dirigeant vers sa chambre. Il voulait être seul. Tranquille. Une nouvelle fois, elle lui avait fait du mal sans le vouloir, sans même rien dire... Les souvenirs de cette nuit passée dehors, les paroles de la jeune femme lui restaient gravées en tête... Et à lui, qui lui aiderait à les recoller les morceaux de son cœur, qui, chaque jour se brisait un peu plus ?! Certainement pas Nadège, elle n'avait d'yeux que pour Keenan. Et les autres, il s'en foutait. Triste constat.

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