Ϟ First Step Information importantes avant le départ Nom & Prénom : WAKEFIELD, Heathcliff Ethan, adopté par BRANCARDI Anthony Urez (Parrain réputé d'Edimbourg) Date & Siècle de naissance : 9 juin 1984, XXIème siècle. Âge : 27 ans Nationalité : Écossais Orientation sexuelle : Hétérosexuel Groupe d’appartenance : Alphas, Time Traveller's Pionneer.

Spoiler:

Part One

Je n’ai pas vraiment une histoire commune, on a plutôt l’impression que je suis tiré d’un film. Malheureusement, ce n’est pas le cas. J’ai un visage d’ange, vous le concéderez, pourtant je ne suis pas vraiment le genre de mec que l’on peut chercher. (Je ne dis pas ça pour me faire mousser, ce n’est pas ma faute si j’ai cette tronche…) Mais dans certains milieux, mon nom est bien connu et peut faire trembler. Mais ne vous en faites pas, je ne suis pas vraiment un violent. Tout dépend de ce que l’on me demande de faire. Et tout cela, toute cette histoire remonte à il y a bien longtemps.

Il parait que l’on reconnait un homme par ses actes, une chance que Dieu ait arrêté de croire en moi il y a un moment, mon âme était damnée avant même que je comprenne que j’en avais une, c’est comme ça. Il parait qu’un homme a des dates qui font de lui l’homme qu’il est. C’est vrai. Voici les miennes : 1984, 1987, 1990, 1998, 2003, 2010, 2011, 1888.

J’aurais pu avoir une belle et heureuse vie. Dorian Wakefield, brillant chirurgien rencontra Elle Hopkins dans la fin des années soixante-dix, ils tombèrent très rapidement fous amoureux l’un de l’autre. Ils se sont mariés jeunes, avaient l’intention de fonder une famille, de rester riches, aimés, passionnés, au centre de toutes les attentions. C’est ainsi que je suis né, moi Heathcliff Ethan Wakefield, dans un hôpital de la capitale : Édimbourg en juin 1984. Leurs projets de vie s’annonçaient comme ils l’avaient souhaité. C’était un rêve. Ils aimèrent leur petit bout de chou plus que tout, étaient émerveillés par tous ses actes, sa vive intelligence et son agilité précoce.

Mais les contes de fées n’existent pas, c’est ainsi qu’un soir où une jeune adolescente de quatorze ans gardait l’enfant que j’étais à l’époque, mes parents prirent la voiture pour se rendre à l’Opéra. Ils ne revinrent jamais. Personne ne sut vraiment déterminer les causes de l’accident. Alcool ? Disputes ? Rien n’allait dans ce sens. Les forces de l’ordre étaient perdues, d’autant plus qu’ils avaient ôté la vie d’un enfant en plus de la leur. Lorsque l’on a trois ans, on ne comprend pas vraiment ce que signifie le terme orphelin, on ne sait pas trop ce qui va se passer pour nous… On sait juste qu’il nous manque notre maman… C’était en septembre 1987.

Pour être honnête, je ne m’en rappelle pas vraiment, je ne sais pas si ces sentiments qui me traversent son la résultante de souvenirs enfouis au plus profond de mon inconscient, ne laissant libre que l’affect y étant attaché ou bien s’ils découlent d’un souvenir fictif induit par mon esprit et le manque de figure parentale.

Non, je n’ai pas vraiment manqué d’une figure d’autorité, je suis resté à l’orphelinat trois ans, je détestais les enfants qui étaient là-bas. Et les adultes également. Je restais souvent, dès mes quatre ans, assis sur le sol de la bibliothèque à parcourir tel ou tel ouvrage plutôt que de sortir dans la cour de récréation avec les autres qui prenaient un malin plaisir à vouloir me taper. Je m’ennuyais à l’école, je m’ennuyais le soir. Ma vie était chiante à mourir.

Mais bientôt, oui, bientôt, elle allait changer, tout aller devenir meilleur mais plus dur également. J’allais apprendre à devenir un homme, et ça, personne ne pourrait me le retirer.

Part Two

Décembre 1990 ou Noel avant l’heure : vous savez ce moment où vous êtes heureux, ça se sent dans l’air, les esprits retrouvent leur innocence, leur joie de vivre, les gens rient, les gens dansent, se courent après avec des boules de neige. Ce n’était pas le cas à Northen Roach, l’orphelinat. Les enfants continuaient de pleurer, de se faire battre, de regarder désespérément l’horizon par la fenêtre, dans l’attente que l’un de ses parents reviennent. Mais Anthony Urez Brancardi allait changer la donne.

Il arriva avec sa femme un matin. Tout le monde le regardait avec respect mais on pouvait desceller une pointe de crainte dans chaque regard. Il n’y avait pas que les tourbillons glacés de la cour qui étaient marmoréens, mais également la pièce où nous n’étions. Nous étions tous les uns à côté des autres, debout. Je me sentais petit. Je l’étais. Il continuait de marcher dans les rangs. Il passa devant moi sans s’arrêter, j’en déduisais donc que c’était fini. Je sortais des rangs. « Hey toi là, petit. » je continuais à marcher jusqu’à ce que la gérante crie mon nom. Je m’arrêtais d’un coup « Oui ? » demandais-je effronté.

L’homme s’avança vers moi, je me rendais compte qu’il était vraiment plus grand que moi. « Wakefield hein… Que comptais-tu faire ? », Je maintenais son regard « Aller à la bibliothèque. », Il sourit « Quel âge as-tu ? ». « Six ans et demi Monsieur. », il se mit à genoux pour être aussi grand que moi. « Oh et qu’est-ce que tu lis en ce moment ? » « Les Hauts de Hurlevent Monsieur, mon nom vient de Monsieur Heathcliff. Je voulais voir le caractère porté par ce patronyme Monsieur. » Derechef, il ne put s’empêcher de sourire, il se retourna vers la vieille femme « Est-il toujours ainsi ? », Elle soupira. « Toujours. C’est à cause de cela qu’il n’a aucun ami. »

Il se releva et s’avança vers sa femme. Ils murmurèrent quelques instants, discutèrent. De là où j’étais, je voyais leurs mains bouger, s’agiter de là où j’étais. Je me demandais si je devais bouger, me replacer, rester immobile. Je regardais Mademoiselle Howgards, elle fixait le couple sans ciller. Je décidais donc de rester là, à attendre. Figé, contraint, dans l’expectative. Jusqu’à ce que l’homme se retourne et dise tout simplement « On le prend. ». Ça vous donne l’impression que j’étais un morceau de viande dans une grande surface ? Je crois que c’était effectivement ce que j’étais, à ce moment là.

Non, peut-être que je me trompe, je n’étais pas un morceau de viande, j’étais plus un bloc de pâte à modeler, ou un carnet à dessins vierge. J’étais une page blanche, ayant quelques zones colorées par les livres que j’avais lu, mais je n’étais rien à côté de ce que j’allais devenir. Anthony devint un père de substitution, je suis ce que je suis grâce à lui. Certains diraient « à cause », mais ils n’ont pas eu ma vie, ils ne savent pas à quel point j’ai pu me sentir seul à l’orphelinat, à quel point les autres me trouvaient bizarre. Maintenant, la seule vue de mon père adoptif faisait que l’on me parlait, et que l’on ne m’embêtait plus.

Je fis l’école à la maison, pour qu’il corresponde à mon niveau intellectuel : j’appris le français, l’italien, le russe. Un vrai polyglotte. Je parlais avec aisance, m’exprimant comme si je n’avais connu que ces langues durant toute ma vie. J’appris à déchiffrer le latin, le grec. J’ai quelques notions sur les hiéroglyphes mais nous ne nous y étions pas plus attardé que cela, tout comme l’allemand, j’ai des notions, je comprends approximativement mais j’ai beaucoup de mal à formuler cette langue.

Mais ce n’est pas tout, il m’apprit le piano, ma nouvelle mère le violon, un oncle de la guitare. J’avais beaucoup d’oncle étrangement et mon nouveau père était le parrain de tout le monde. C’est ce que je croyais lorsque j’étais enfant. Je compris un peu plus tard que parrain prenait un P majuscule. Je comprenais pourquoi tout le monde le craignait, et découvrais que, même en Écosse, nous pouvions trouver des Mafias. Je trouvais ça assez drôle… C’était peut-être parce que je n’avais rien à craindre… On m’apprit à combattre à mains nues, par les arts martiaux mais également à me servir d’armes. Escrimes, tirs, tout y est passé.

Part Three

27 avril 1998, j’ai quatorze ans. Cette date est très importante pour moi car c’est à ce moment là que tout à réellement changé. J’étais anxieux, vraiment très tourmenté, embarrassé. Je savais que je devais faire quelques trucs, que l’on pourrait considérer sans importance lorsque l’on fait parti de la mafia, ou qui hérisseraient plus d’une personne normale. Le problème, c’est que j’étais entre les deux. Aujourd’hui, j’allais voler ma première voiture. Je savais conduire, il n’y avait aucun problème avec ça, je m’étais déjà entrainé mais là, j’allais voler peut-être le seul bien d’une personne… « Heath’ Matte la Ferrari ! », je secouais la tête ce type parlait tellement mal… « Reste ici. Te fais pas remarquer » lui intimais-je. Je tentais tant bien que mal de paraitre sûr de moi. Je m’avançais, observant discrètement autour de moi. Et en deux coups de cuillère à pot, c’était bon, j’étais dans la voiture. Je triturais les fils durant quelques instants et elle démarra avec aisance.

Je venais de voler ma première bagnole, et surement pas la dernière, j’étais un crack en la matière. J’adorais imiter le portier et récupérer les clefs de la main même des propriétaires. J’avais une devise : ne pas faire de mal et ne pas s’attaquer aux pauvres. Mais du moment que vous aviez du pognon, je n’allais pas me gêner pour me servir. Loin de là. Mon père et mes Oncles revendaient les voitures après les avoir maquillé. Tout roulait. Mais j’étais loin de me douter que bientôt ça ne suffirait plus. J’étais loin de m’en douter oui. Si j’avais su j’aurais encore pu profiter de ce temps d’innocence, ce moment où je n’étais qu’un simplement voleur de voitures.

Anthony m’attendait dans son bureau, lorsque j’arrivais, je lui souris simplement en lui disant bonjour, ainsi qu’à toutes les personnes présentes. « Bien. Heathcliff, tu sais que je te considère comme mon fils n’est-ce pas ? » J’acquiesçais d’un mouvement de tête. « Bien, tu as dix-neuf ans et je dois dire que ces treize dernières années ont été une vraie bénédiction. Tu es ma meilleure recrue Heathcliff. Tu es le meilleur de toutes les autres personnes que l’on a entrainées. » Je restais là, silencieux à écouter. « C’est pourquoi je te veux toi pour assurer ma sécurité. » Je penchais quelque peu la tête en avant. « Pour ta… sécurité ? » Il éclata de rire « Oui ! Tu es celui qui va me maintenir en vie ! »

Je ne savais pas qu’au moment même où je disais oui je me condamnais à la pire des existences. En même temps, avez-vous déjà tenté de dire non à un membre de la pègre ? Vous ne pouvez pas, même si vous en faites partie, ils vous le font bien comprendre. 2003 est l’année où j’ai définitivement perdue mon âme. Elle avait pourtant si bien commencé cette année. Mercédès, ma petite amie et moi faisions des plans pour l’avenir. Non, non, pas de blagues rapprochant son nom et mon penchant pour les véhicules, d’accord ?

Nous étions dans ma voiture à nous embrasser lorsque mon téléphone sonna, je m’empressais de décrocher. « Allô ? » « Heathcliff vient s’il te plait. Nous avons une affaire… Urgente. » Il me donna l’adresse, je l’écrivis sur le dos de ma main. Je fis un léger détour pour poser ma belle avant de me presser à me rendre sur les lieux indiqués. Par précaution je pris le Colt qui était dans ma boite à gant. Sortant de la voiture, je passais les mains sur mon costume pour le lisser et m’avançais. Tout se passa si vite après : Il y avait des hommes avec des armes, bientôt une crinière blonde apparue : Mercédès, elle se fit attraper par des hommes qui l’amenèrent devant nous. Mon cœur battait la chamade, j’avais peur qu’il lui arrive quelque chose, puis je saisissais mon arme et tira dans la tête de l’homme qui la maintenait.

Je l’attrapais par la main, continuant de tirer. Mes six balles firent mouches mais ils étaient plus nombreux. Nous sommes montés dans la voiture. Je me penchais dans la boite à gants : Seconde arme, un revolver simple. « Prends le volant ! » Dis-je simplement à la jeune femme qui tremblait comme une feuille et me hurlait après que j’aurais pu la tuer. Non, bien sur que non, j’étais entrainé, pour qui me prenait-elle ? Je tirais. Chaque tir arrivait à destination, je me rendais compte à quel point j’avais été programmé pour ce genre de situation.

Ce n’est qu’après l’avoir de nouveau déposée, qu’après être rentré dans mon appartement que je m’en rendais enfin compte : j’étais un assassin. J’avais tué des hommes, ils avaient massacrés une bagnole que j’avais fauchée et cela me faisait souffrir. J’hurlais. Non, ce n’étais pas les remords quant aux actes que je venais de perpétrer qui me faisaient pâtir, non, mais la balle logée dans mon épaule gauche par contre, c’était une autre histoire…

Part Four

2004. Après un an, rien n’avait vraiment changé. Je m’occupais toujours de mon père, je restais près de lui. Je n’avais retrouvé personne depuis ma petite copine qui m’avait envoyé un texto m’annonçant que j’étais un connard qui avait mis sa vie en danger et qu’elle ne voulait plus jamais me revoir. Charmant non ? J’étais devenu un professionnel. Je n’aimais pas vraiment ça mais paraissait que j’avais cette chose « en plus », ce calme olympien lorsque j’avais des montées d’adrénaline. Et cette précision dans mes tirs. Des gens me demandaient de l’aide pour ce genre de choses.

Mais je ne suis pas un monstre, j’ai mes critères de sélection : pas de femmes, pas de pauvres, pas de personnes ayant la conscience nette, pas d’Hommes célèbres. Je ne me voyais pas tuer Tony Blair ou dégommer une mère de famille, je valais mieux que ça. Pas que c’est personne ne vaillent pas la peine que je m’occupe d’eux, qu’ils aient moins de valeur que moi ou quoique ce soit, c’est juste que cela soulageait ma conscience d’une part, et d’autre part, s’il y a peu de recherches lorsqu’on retrouve une petite frappe abattues, ce n’est pas la même chose pour les autres cas. Ah ! Une dernière chose. Je ne m’attaque jamais aux forces de l’ordre, elles ont mon plus grand respect.

Et plus les années passaient, plus je prenais, non pas plaisir à faire mon métier mais plutôt de la satisfaction. Oui, vous allez me prendre pour un sociopathe, je sais mais j’ai tué des serial-killers par exemple, un espèce de connard qui se prenait pour Jack l'Éventreur et mutilaient des jeunes femmes à la sortie des boites de nuit. Et ce n’est pas le genre de choses que je regrettais, il aurait passé dix ans maximum en taule, et après, il aurait pu aisément recommencer. Ce n’était pas possible à mes yeux. Un pédophile qui sévissait en Irlande du Nord, pareil. Je commençais faire vengeance moi-même, en plus de mes contrats, des voitures que je volais et des moments où je protégeais mon père.

Mais bien souvent, la nuit, je me réveillais en sueur, tremblant comme un enfant, parfois même en pleurant. Parfois je suffoquais comme si tous ceux que j’avais tués se pressaient contre ma gorge, attendant ma mort. Je m’asseyais donc sur le rebord de mon lit, plaçait la tête entre les mains et tentait de réfléchir. A la base j’étais un génie, et j’étais devenu garde du corps d’un Parrain, tueur à gage, assassin, et voleurs de voitures à mes heures perdues. Quel gâchis ! Mais j’avais fait une promesse. Et chez les Brancardi une promesse ne peut être détruite.

« Heathcliff, prends ta soirée. » Dit tout simplement mon père un soir de juillet 2008. « Mais c’est à mon tour d’assurer ta protection. » Maintenais-je fermement. « Heathcliff. Mon fils. Ne t’en fais pas. Prends ta soirée, range ton arme, va boire un coup, trouve toi une fille avec qui passer la nuit. » je ne suivais plus rien. « Mais Père, quelqu’un d’autre vient me remplacer ? » Il s’empara de la perche que je venais de lui tendre. « Oui. Oui. Alphonso passe la soirée avec moi. Pars t’amuser mon fils… »

J’appelais donc Nadège, cette fille que j’avais rencontrée une semaine plus tôt dans un pub justement, le soir même, nous passions la nuit ensemble. Elle ne voulait pas d’engagement, moi non plus. Aucune fille ne voulait rester avec moi de toute manière mais que pouvais-je faire ? Crier « Je veux être en couple avec quelqu’un qui m’aime, avoir un enfant et un chien ? » C’est bien beau mais il fallait bien que je vois les choses comme elles étaient : Je faisais parti de la Mafia. Je n’étais pas le genre de mec avec qui on se voyait passer du temps. Mais au moins, ma gueule d’ange et mon allure de Bad Boy attirait bon nombre de femmes, j’avais quand même de l’attention, c’était agréable.

Revenons donc à cette britannique, nous avions passé du temps ensemble durant cette semaine, elle était charmante, drôle, avait ce petit accent craquant. Mais si j’avais su… Ce soir là je l’embrassais. « Je dois prendre une douche, je reviens… » Je m’enfermais dans la salle de bain, retirais mon t-shirt, passais les doigts sur la cicatrice qui parcourait en un train fin le côté de mon corps et plongeait sous l’eau brulante. Lorsque je sortais de là, je m’occupais de la belle pour sa dernière soirée en Ecosse.

« Allo ? » lançais-je en ouvrant une voiture qui n’était pas la mienne. « HEATHCLIFF putain t’as foutu quoi hier bordel ?! », « Aw. Qu’est-ce qu’il se passe ? » Je me posais des questions, je n’avais pas l’habitude que l’on m’agresse ainsi. « Anthony est mort. » Je tombais des nues. Je dus me tenir pour ne pas tomber. Lorsque je raccrochais j’allais voir mon journal d’appel « 1 Appel Manqué – Dad. » Je suffoquais. Oh mon Dieu non… C’était elle…. C’était cette putain de connasse d'Americanos ! Pourquoi ne m’avait-elle pas dit que j’avais reçu un coup de téléphone ?! Le puzzle se résolvait dans mon esprit je savais à quel instant précisément j’avais raté l’appel de ma vie. J’étais dévasté.

Part Five

Habillé tout en noir, je m’avançais derrière le cercueil de mon père. De nouveau je perdais un membre de ma famille. Celui qui m’avait sorti du trou où j’étais d’ailleurs, ce n’était pas rien. Il n’était pas rien. Il m’avait sauvé, je lui devais tout. Et je n’avais pas réussi à le protéger, je n’avais pas réussi à empêcher la mort de s’en prendre à lui. Etait-ce une punition pour avoir tant tuer dans ma vie ? Ce fut l’enterrement le plus triste de toute ma vie, mais ce n’était rien par rapport à ce que je ressentais après ça : Deux mains me chopèrent. « Toi ! Tu ne fais plus parti de notre Famille. », « Hey Alphonso, pour qui est-ce que tu te prends ? Je suis son fils n’oublies pas ! », Il éclata d’un rire mauvais. « Non, tu n’es qu’un Crève-la-faim qu’il a adopté, ne confonds pas tout, tu n’es rien pour nous. Et si on te voix trainer sur nos plates-bandes… On s’occupera de ton cas. »

Je me faisais expulser de mon train de vie, de ma ville. Je décidais donc, début 2009 de partir pour Londres. Il fallait que je bouge, je n’en pouvais plus de ne plus être riche, je l’avouais… Mais bon, c’était comme ça. J’arrivais donc dans un loft près de la capitale Londonienne. Et, de nouveau, je recommençais à piquer des voitures. On ne chasse pas ses vieux démons n’est-ce pas ? Mais je réfléchissais également, je ne passais pas dans les mailles du filet pour rien : jamais attaquer là où il y a des caméras, toujours se mettre à jour dans les nouvelles installations, ne pas se faire voir, sortir les voitures de la ville. Et souvent, avoir un flic dans la poche, ça peut aider.

Mai 2009. On toqua à mon appartement, une fois. Deux fois. « POLICE OUVREZ ! » J’entendis un fort bruit, j’en déduisais qu’ils avaient détruit ma porte d’entrée. Deux hommes se placèrent autour de moi. « Heathcliff Ethan Wakefield ? » J’acquiesçais, émergeant difficilement. Il me cita mes droits, j’avais l’impression d’être dans une série télé américaine, c’était marrant. « Suivez-nous maintenant. », Je me passais la main dans les cheveux. [color=midnightblue]« J’peux mettre un jean au moins ? » Qui sait, me voir en calbut le faisait peut-être fantasmer. N’empêche qu’à six heures, il fait frisquet dehors. De toute façon, j’allais les suivre, je n’étais pas assez fou pour faire un refus d’obtempérer.

« Vous m’amenez où ? » Demandais-je, comme si je parlais à un collègue de travail, comme s’il était mon égal. « Taisez-vous ! », je riais. « Okay, okay, je me tais… » Nous sommes arrivés devant une base militaire, ils m’ont trainés jusqu’à l’intérieur, m’ont assis sur une chaise. « Heathcliff Ethan Wakefield ? » Derechef j’agréais. Je commençais à trouver le temps vraiment long. « Bienvenu sur la Base Alpha Monsieur Wakefield. Nous allons vous faire signer une chartre de confidentialité… » On avança un bout de papier, posa un stylo. Je le soupesais, ce n’était pas de la gnognotte, belle qualité. « Pourquoi est-ce que je signerais ? », Les personnes en face de moi se regardèrent. « Parce que vous aller faire parti de notre Projet. » Je riais. « Vous déconnez là ?! Vous voulez que je signe une autorisation pour être un rat de labo et une chartre de confidentialité pour que je ne puisse pas me plaindre ?! » Je secouais la tête, restant assis calmement.

Un soldat entra, suivit d’un autre homme. « Heathcliff Ethan Wakefield ? » Je soupirais. « Oui, oui c’est moi c’est bon, je vous l’ai déjà dit ! », il me regarda d’une manière hautaine et cracha « Vous parlez lorsque l’on vous le demande ! », je m'exclaffais de nouveau « Vous vous moquez de moi ? Vous me demandez qui je suis, je réponds, c’est tout. » « Oh non, je ne le veux pas dans mon programme ! C’est un petit insolent ! » Je me lève en disant « Parfait ! Où est la sortie ?! » Une armoire à glace se dressa devant moi. « Assis ! » Je protestais « Je croyais que j’étais libre ! » « Non. Vous ferez parti du Projet, que vous le vouliez ou non. Nous avons un droit de réquisition. » J’éclatais de rire, de nouveau, mais non, je n’étais pas amusé, pas le moins du monde… « De réquisition ? Excusez mon impolitesse mais vous vous foutez de ma gueule là ?! Non mais franchement je ne suis pas un objet, allez vous faire foutre tous autant que vous êtes ! »

C’est alors qu’une femme s’approcha, je ne l’avais pas vu jusque là, elle déposa avec calme un dossier devant moi et prit la parole. Elle avait la voix d’une personne ayant l’habitude de parler à un large auditoire, ça s’entendait : « Alphonso DeSuza serait ravi de voir des photos de vous volant des voitures ici, et là… » Elle montrait en même temps des photos. « Il s’agit de son frère et de son beau-fils mais je crois que vous connaissiez déjà le propriétaires de vos dernières acquisitions. » Etrangement, elle me fit bien plus réfléchir que tous ces gros bras entendus auparavant. Elle au moins méritait d’être entendue, elle avait de l’aplomb et ne se démontait pas. J’aimais ça. Je lui adressais un sourire. « Et je signe où alors ? »

Part Six

Si je m’étais douté de ce qui m’attendait ! Le Monde dans toute sa splendeur. Le Projet Phoenix s’avéra être la chose la plus merveilleuse que je n’avais jamais fait : Nous voyagions dans le temps. Bon, je dois avouer que les premiers temps furent difficiles. « NON ! PUISQUE je vous dis que je suis polyglotte. ‘Do you Speak English ?’ ‘Est-ce que vous comprenez ce que je vous dit ?’ ‘Hai capito me parole?’ ‘gallaf fynd ymlaen ac’ ‘ya ne protiv’ ‘Haben Sie Genug ?‘ ‘Tal vez debería parar?’ ‘Wǒ tíng xiàlái.’ »** La femme qui avait réussi à me faire signer les papiers de confidentialité éclata de rire et lança « Désolée mais c’est la procédure. Une puce par personne, vous ne parlez pas tous les dialectes au monde ni les langues mortes, c’est pourquoi nous allons vous faire une petite incision juste… » Je reculais. « Non. Non non non. J’ai déjà trop de cicatrices, ça ne va pas le faire !! » Oui j’avais peur d’avoir mal et qu’ils prennent le contrôle de mon esprit. Oui, j’ai peut-être une imagination trop fertile mais il faut avoir confiance en son instinct…

J’ai finalement accepté. De toute manière, ils m’avaient réquisitionnés n’est-ce pas ? Avoir un tueur dans leurs rangs paraissait les rassurer. On me parla du temps, de sa course, des choses que l’on pourrait faire, de celles qu’on ne pourrait modifier. Et bientôt, ce fut l’heure de notre première mission : L’Ancien Egypte, l’an 40 avant JC : la grande Cléopâtre VII, Marc Antoine, des choses folles, vraiment. Si un jour j’avais pu penser comprendre et lire l’égyptien et les hiéroglyphes, si j’avais pu ne serait-ce qu’imaginer rencontrer des figures aussi mythique, je n’en revenais pas. Puis ce fut l’Allemagne, 1945, quelques jours post-guerre. C’était la dévastation. Il y avait d’un côté la joie face à la mort d’un homme et de l’autre, toute cette tristesse que l’on ressentait. Cela m’a brisé le cœur. Puis Stonehenge, je me rappelais y être allé dans mon enfance. Et Washington, 1940, les prémices de la guerre, ses premiers moments, mais pas seulement : l’Etat de New York ravagé par un terrible ouragan, Franklin Delano Roosevelt réélu à l’écrasante majorité, l’embargo à destination du Japon. Jamais je pensais qu’à presque trente ans je me retrouverais à réécrire un journal intime. Je devais mettre sur papier toute la fresque historique de mes visites, et, honnêtement, je trouvais cela magnifique.

Puis, il y a quelques jours, nous sommes retournés à Londres, 1888. Pleine époque Victorienne certes, mais également éclairée du sceaux du plus légendaire des Serial-Killer, un des hommes les plus abominables que l’on pourrait rencontrer : Jack the Ripper, dit l’éventreur. Je me souvenais que j’avais une copie de sa lettre « From Hell », il était le type même de l’assassin qui vous dégoute et qui vous passionne à la fois. Celui qui vous fait comprendre que le genre humain adore voir ce genre de chose, aime avoir peur, suffoquer, et aime le sang surtout. Je me demandais ce qu’il arriverait si, un jour, je le rencontrais, je pense que je n’aurais pas le droit de le tuer, car cela risquerait de changer le cours de l’histoire, mais d’un autre côté, qui savait la raison qui avait fait qu’il arrête de sévir ? Si un voyageur du temps l’avait tué ? Pire encore, s’il était lui-même un voyageur ? Quelques meurtres à cette époque, quelques assassinats dans celle-ci…

Je réfléchissais surement beaucoup trop, comme toujours mais une chose était sure pour moi en tout cas : tout d’abord réfractaire à appartenir à ce Projet, je me retrouvais complètement submergé par la connaissance que je pouvais en tirer. Je n’apprenais pas en mettant mon nez dans un livre d’histoire, non, je la vivais. J’étais un personnage historique de tous temps, et ça, je ne l’aurais échangé pour rien au monde.



** [parlez vous Anglais ? (anglais) Est-ce que vous comprenez ce que je vous dit ? (français) Comprenez-vous mes paroles ? (italien) je peux continuer longtemps (gallois) ça ne m’ennuie pas (russe) En avez-vous assez (allemand)Peut-être devrais-je arrêter ? (espagnol) J’arrête (Chinois)]