Mes yeux bleus s’ouvrirent lentement, la lumière m’aveugla et me donnait mal à la tête, portant ma main à la tête je me rendis compte que je saignais. Ma vision s’habituait petit à petit à la lumière pendant que je tentais de retrouver mes esprits quelque peu embrumés. Chose étrange mes derniers souvenirs remontaient un matin alors que je partais en cours, mais j’étais incapable de situer cet évènement dans le temps, remontait-il à deux semaines, un mois, trois jours, cinq heures ? Pourquoi avais-je la tête en sang ? Est-ce que j’étais tombée et on m’avait transporté à L’hôpital ? Pourtant cette salle ressemblait à tout sauf à une chambre d’hôpital, une prison ? Pourquoi je n’avais rien fait de répréhensible par loi récemment qui m’aurait valu une peine de prison. J’étais surtout effrayée et j’ignorais pourquoi et c’était ça le plus inquiétant, je me levai, trop rapidement peut-être ma tête tournait et je dus m’appuyer contre un mur pour reprendre mes esprits. Il y avait rien mise à part un immense miroir qui me semblait être une vitre comme on en voit dans les mauvais films policiers. Je pensais avoir vu quelqu’un passer en transparence alors je sus qu’il y avait quelqu’un. « Et il y a quelqu’un, s’il vous plait !!! Qu’est-ce que je fais là !! S’il vous plait répondez-moi ! » Je criais à travers la salle sans que personne ne viennent, j’étais seule et je me sentais abandonné.

Point de vue extérieur.De l’autre côté de la vitre, un homme d’une cinquantaine d’années en blouse blanche avec un badge inscrit Dr Wilford discutait avec une femme d’une quarantaine d’année. Cette dernière fixait comme hypnotisée la jeune femme qui s’agitait dans la salle. « Est-ce qu’il y a une solution Docteur ? » la femme aux yeux bleus scrutait avec inquiétude la jeune femme enfermée dans la pièce blanche, Jules sa fille. Le médecin se tourna vers elle avec un regard confiant « Madame la pyromanie est un trouble mineur du comportement, oui il y a une solution rassurez vous, après pour ses excès de violence… » « Mais Docteur on ne peut pas la laisser comme ça il faut faire quelque chose ! » « Il existe un traitement de fond sur un an à base de médicament mais il est plus prudent qu’elle reste ici pendant un an. » « Très bien faisons ça alors si vous pensez que ça peut être efficace. »

La porte s’ouvrit, j’avais peur, des hommes en blouse blanche entrèrent dans la chambre, j’aurais voulu m’enfuir, utiliser un subterfuge mais ma peur était trop grande et j’étais incapable de me concentrer, mon esprit était trop embrumé. Ils m’injectèrent une dose d’anesthésiants pour que je sois inoffensive et m’emmenèrent dans une autre salle. Je passai une année entière là-bas, sous médicament vingt-quatre heures sur vingt-quatre mon seul divertissement était de me plonger dans mes souvenirs, l’époque où pour moi tout était rose et joyeux si on peut dire. Ils étaient mon échappatoire le seul moyen pour que je ne lâche pas prise, j’étais seule, ELLE m’avait volontairement exclus pour je ne sais quelle raison peut-être pour que je ne sois plus dans ses pattes, à elle. Elle ? Ma chère belle mère. Oh vous ne me connaissez pas Hell Chelsea Ainsworth, fille de Howard Ainsworth co-directeur de la Banque Ainsworth avec son frère, mon oncle. Mon père est mort il y a trois mois, une crise cardiaque, mon père a toujours été cardiaque et j’étais sa seule héritière, la seule qu’il avait mentionnée dans le testament du moins. Il faut croire que ce n’était pas au gout de sa nouvelle femme, ma belle mère qui pensait emporter une sacré fortune. Je ne l’aimais pas c’était une évidence mais elle a toujours eu plus de talent que moi pour la comédie et pourtant il fallait faire fort. Elle m’a fait passé pour une folle à lier avec excès de violence et pyromanie et interné pour être sure que tout l’argent de mon père lui reviendrait de droit. Pétasse.

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C’est au bout de neuf mois qu’on me fit (enfin) rencontrer un psychiatre en consultation personnelle et non en groupe, comme si je n’avais pas passé l’enfer depuis neuf mois, il y avait de quoi devenir réellement folle « Bonjour Hell, comment vas-tu aujourd’hui ? » Je voulais hurler mais je n’en avais pas la force, comme j’allais ? « Mal comme chaque jour depuis neuf mois, qu’est-ce que… Je fais ici ? » je voulais l’entendre de sa bouche, je voulais avoir mal, me sentir mal encore une fois. « Tu l’ignores donc ? Nous sommes ici pour te soigner à la demande de ta belle mère… Tu es malade ma chère Jules et elle s’inquiète pour toi » Oui elle s’inquiétait surtout pour son fric à vrai dire hein . Je sentis la colère montait en moi et je faisais mon possible pour la contenir, elle m’avait donc bien envoyé ici, je n’étais pas MALADE j’étais tout à fait normale, il fallait juste une solution pour m’éloigner le temps qu’elle ait tout le fric de mon père.
« Je ne suis pas malade… » dis-je dans un murmure, « et vous le savez aussi bien que moi, je pense que ma chère belle mère vous a promis une somme bien rondelette pour me garder ici et c’est pour ça que vous le faites et c’est pour ça que vous me bourrez de médicament pour que je sois suffisamment faible pour ne pas me rebeller ou fuir ou ce genre de connerie mais je ne fuirais pas ne vous inquiétez pas. » Le sourire de psychiatre m’intrigua avant qu’il ne prenne la parole. « Oui bien sûr vous n’êtes pas malade, si vous le dites vous savez… Ne pas accepter la vérité est un problème dans votre traitement, vous devez vous rendre compte que vous avez un problème ».

Je ne répondis rien et je me levai, forcée de voir que les médicaments faisaient toujours effet, je me rassis. On m’installa sur un fauteuil roulant et on me conduisit à ma chambre. De nouveau seule, je me perdis dans mes pensées mes seules compagnon en neuf mois, je n’avais rien, je n’avais plus rien et c’est ça qui faisait le plus mal, réellement, je ne m’étais jamais senti aussi seule de ma vie. Je n’avais pas été des pires bitch au monde, populaire, rêveuse, utopiste voilà ce qu’on pouvait dire sur moi, après oui j’obtenais ce que je voulais par des moyens pas réellement légaux mais j’arrivais à me regarder dans un miroir, pour moi mes actes étaient utiles pour une chose plus grande alors peu importe ce que les gens le prenait, j’agissais toujours avec raison, salope ou adorable chaque partie avait sa raison. Je faisais partie de ses filles, d’ailleurs, ces filles dont il valait mieux compter parmi ses amis que ses amis.

▬ TROIS MOIS PLUS TARD …

La porte de la voiture claqua et ma belle mère se tourna vers moi avec un grand sourire satisfait, elle était fière d’elle comme si elle voyait en me regardant que j’avais changé, que j’étais devenu docile, enfin plus vraiment en mesure de m’opposer à elle. C’était le cas mais pas dans le sens qu’elle le pensait, non, en trois mois j’avais eu le temps de planifier mon plan et il n’allait pas tarder à être mis en exécution. Ma belle mère discutait avec le chauffeur de la dernière paire de chaussure qu’elle avait acheté, seule les chaussures comptaient pour elle depuis toujours, comme une obsession donc qu’elle en parle au chauffeur n’avait rien de surprenant, alors pourquoi avais-je une impression bizarre qui ne me plaisait pas du tout, cette impression que rien n’avait changé qu’il était normal que je sois resté un an enfermé dans un asile et qu’ils viennent me chercher comme si je n’étais allé qu’au médecin. Quand nous arrivâmes chez moi cette impression s’accentua, rien n’avait changé, ce qui aurait dû me rassurer cependant me faisait plus peur qu’autre chose. Ma marâtre était aux anges et la langue me brulait de leur demander pourquoi… Parce que le psychiatre leur avait dit que j’étais « guérie » je ne l’étais en aucun cas mais je m’étais simplement montrer plus coopérative. Un élan de haine m’envahi, je n’avais plus à la regarder en face tant elle me dégoûtait. Alors tout s’enchaina très vite, je souviens l’avoir regardé et la seconde d’après elle recevait un vase en cristal dessus, je courrais en haut vers ma chambre tandis qu’elle hurlait en bas, insultes et menaces, j’étais terrifiée mais il fallait que j’aille jusqu’au bout. J’ouvris un grand sac à dos ceux que je prenais pour aller camper avec mon père. Je mis toutes les affaires que je pouvais à l’intérieur. La porte trembla une première fois, elle voulait entrer, j’arrachais ma puce de mon cellulaire et pris l’argent que je cachais dans monsieur tripoli depuis mes 8 ans, j’avais 16 ans et quatre cent livres sterling en poche. Je passais par la fenêtre partie en courant, le plus vite possible, jusqu’à ne plus sentir, ni mes poumons, ni mon cœur. Je repris mon souffle au cœur de Londres, seule avec un petit sourire sur les lèvres. Pour la première fois de ma vie j’étais libre et putain que c’était bon.

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Ce sang dans ma bouche, ce goût de cuivre dans la bouche, j'attendais ma libération, cette mort libératrice qui viendrait m'emportait toute entière pour qu'enfin je ne souffre plus, loin d'ici, loin de ce soleil qui me brulait le visage, loin de cette guerre spirituelle qui se profilait, oublier cette douleur qui me lacérait les entrailles. Ils étaient partis, tous et m'avaient laissé là, baignant dans mon sang. Je m'étais éloignée certes mais personne n'était venu, même pas Eden que je comptais parmi mes amies, personne venu me récupérer ou m'achever mais au moins quelque chose, ils m'avaient définitivement abandonné à mon sort, stupide bataille de rue pour un simple regard mal placé, nous étions stupides sérieusement . J'avais mal, mal de vivre, mal terriblement mal, Qui était ce dieu tyrannique qui ne voulait pas me ramener à lui? Qui était ce dieu qui me laissait mourir lentement. Je souffrais le martyr, atrocement, si j'avais eu la force de bouger je me serais sans doute planté un couteau pour m'achever et mettre fin à tous ceux-ci. Je soulevais mon haut dans un ultime effort, laissant apparaître ma plaie béante et profonde, soulevant ma tête doucement, j'observais ma plaie. « Merde... » Plus profonde que je le pensais et j'avais vraiment perdu pas mal de sang, je respirais calmement et frôlai la plaie du bout des doigts avant de hurler à la mort devant la douleur lancinante. « Putain, putain, putain !!! » je serrais doucement les dents, il fallait que je me lève au moins pour accélérer le mouvement si je devrais mourir. Je ne tournai donc sur le côté, faiblement et difficilement, je crachais mon trop plein de sang et finit par me lever enfin. Mon bras droit retenait ma plaie, l'empêchant de trop saigner. Les premiers pas furent une véritable torture et les pires que j'eus à subir de toute ma vie mais j'avançais, la respiration saccadé comme témoin de ma douleur. Je marchais lentement dans ce paysage désertique qu’était Londres à quatre heures du matin je ne me souvenais plus pourquoi nous nous étions battu je ne souvenais juste le couteau sur mon ventre et la fuite en avant de tout le monde sans raison. J'atteignis une petite rue après un temps qui m'avait semblé être des jours et des années entières, elle était bien évidemment foutrement désertique. Je sentis mon poids lentement se dérober sous mon poids et j'étais prête à embrasser une gourmande éternité quand une voiture passa et s'arrêta. Pour la suite tout ce dont je me souviens c'est qu'un homme est sorti de la voiture et m'a retenu avant que je tombe, tout ce que je sentais, était cette douleur, et une envie de vomir. La suite ? Je pense avoir perdu connaissance car je ne m'en souviens absolument pas.

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Ce n'est que quelques jours plus tard que je me suis réveillé enfin, engourdie comme si je venais de naître à nouveau. L'homme, qui devait avoir une cinquantaine d'année, se précipita vers moi à l'instant où j'ouvris les yeux, à la fois soulagé et content semblait-il. Tandis que moi je remontais la couverture vers moi, craintive et légèrement apeurée. « N'ais pas peur, jeune fille, je ... suis Neil Locknood, Docteur Neil Locknood, je t'ai récupéré au bord de la route il y a quelques jours » je soulevais les couvertures et vis une grande bande encerclant ma taille fine et devenu frêle, je voulu m'expliquer mais il m'arrêta « Je n'ai aucune questions jeune fille, l'important c'est que tu ailles bien et que tu t'en sois sortie après ça ne me regarde pas » Je souris faiblement et ouvris la bouche doucement. « Merci... Je suis Hell, Hell Ainsworth, enchantée » Ma voix était rauque et me faisait atrocement mal, l'homme me tendit un verre d'eau que je bus sans faire d'histoire. « Ravi Hell, tu ... tu peux rester autant de temps que tu veux ici, au moins jusqu'à ta complète guérison, même si j'ai quelque doute sur ça, je n'ai pas pu faire de miracle, je t'ai juste désinfecté, nettoyé et recousu, j'ai peur cependant que tu souffres toute ta vie de quelques douleurs passagères, tu as perdu beaucoup de sang, il faut que tu manges d'ailleurs » Je posais le verre sur la table à côté de lui et lui souris. « Merci... Merci pour tout vraiment. » Il ne m’avait pas mené à l’hôpital, je n’avais pas de question, je lui étais redevable, ma belle mère me cherchait toujours et ça m’arrangeait car elle m’aurait retrouvé si j’avais été là bas et je ne le voulais pas.

Les semaines qui suivirent furent des plus agréables, je vivais dans un cocon dans la grande maison de Neil, qui se trouvait à une cinquantaine de kilomètres de Londres. La journée, il partait travailler à l'hôpital en tant que Médecin urgentiste, le soir il rentrait et nous nous retrouvâmes autour d'un verre de sotch, il me racontait sa vie, ses études de médecine, son mariage avec sa femme morte d'un cancer quelques années après, son fils parti faire ses études en Californie, il était seul et j'étais seule, nous étions deux âmes perdues au milieu d'un monde trop grand. Il ne me demandait rien sur moi jamais, étrangement, il disait ne pas vouloir savoir, je pensais plutôt qu'il avait peur de savoir qui j'étais. Il me réapprit tout, à marcher, courir, danser, rire; il m'apprit à faire des sutures sur des peaux de bananes à soigner des plaies correctement. Passionné par les armes depuis sa plus tendre enfance, il m’apprit à tirer, un simple jeu pour nous deux, que nous trouvions drôle. Je tenais à Neil il me faisait penser à mon propre père et à nos moments de complicité durant mon enfance, même si il ne savait rien sur moi ou presque.

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« Une lettre pour toi Hell » Je levais un sourcil étonné, je n’avais pas reçu de lettre en trois ans et voilà que c’était chose faite. M’avait on retrouvé, la police avait elle finalement fait aboutir son enquête et j’allais être replacé sous la tutelle de ma belle mère. Une peur panique m’envahit tout à coup tandis ce que j’ouvrais l’enveloppe cacheté et commençait à lire. « Alors ? C’est quoi ? » J’haussai les épaules intriguée et curieuse à la fois. « Une invitation, je crois… pour un projet de voyage dans le temps… je ne comprends pas tout, à priori j’ai une place pour entrer là bas » Neil me sourit, presque… ravi pourquoi était il ravie, ça n’avait pas l’air d’un canular, loin de là et ça avait l’air plutôt cool, je n’avais pas spécialement eut envie de partir sur l’instant mais Neil m’offrit une accolade amicale. « Tu devrais y aller Hell » Ma tête se tournait vers lui, sans plus comprendre. « Pourquoi ? » Il me sourit et sorti une cigarette, geste que j’imitais instantanément sans un mot de plus même si j’attendais une explication très légèrement plus développer de sa part. « C’est une occasion inespéré pour toi, ma belle, je veux dire tu ne serais pas obligé de rester ici, enfermé à ne sortir que tard le soir pour aller trainer en ville avec des gens que tu dis tes amis alors que nous savons tous les deux qu’ils ne le sont pas. Alors va et retrouve ta liberté perdu » Il avait raison, il avait putain de raison mais d’un autre côté je ne voulais pas vraiment, je veux dire je voulais pas le laisser comme l’avait fait son fils ou sa femme ou quoique ce soit. « Oui mais… » « Mais rien Hell, c’est la chance de ta vie tu n’as rien à faire avec un vieux comme moi » Je me mis à rire doucement, tout en inspirant la fumée nocive de ma cigarette, levant les mains en l’air en signe d’abdication. « Ok très bien Neil haha » oui j'allais participer au projet.

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Je sortis, la première fois depuis, il me semblait des années et je marchais tranquillement jusqu'au Londres du XIXème siècle. En réalité, Neil avait raison, ce voyage dans le temps s'était révélé être une bouffée d'oxygène, une putain de renaissance dont je n'attendais plus rien. J'avais retrouvé mon sourire et l'envie de réellement vivre si on peut dire. Même si je n'étais pas des plus sociable, ni des plus avenantes, je prenais mon pied comme jamais, je voulais vivre les années que je n'avais pas vécu sentir le frisson parcourir mon échine, repousser encore et toujours mes limites, c'est tout ce que je voulais. J'étais une gamine, une gamine lucide et mature mais une gamine surexcité à l'idée de voir Londres au XIXème de découvrir Jack the ripper, etc... Je venais de l'enfer alors pour moi rien ne pouvait être pire, j'allais de l'avant sans regarder autour de moi, une tornade avec le sourire aux lèvres, solitaire et qui parle peu certes, je n'aimais pas réellement le contact des autres j'étais une handicapée des relations humaines, je n'avais plus vu personne, d'inconnus depuis des années alors oui le soir je restais dans mon coin, une cigarette à la bouche. Peu de personne me connaissait réellement, j'allais m'abandonner dans des bras d'inconnus de temps à autre mais rien de plus, pas une parole, pas un geste, j'étais dans une bulle hermétique, hurlant pourtant pour qu'on la crève